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La 3D n'est pas totalement inoffensive pour les jeunes enfants

Les technologies 3D peuvent affecter les utilisateurs et plus particulièrement les enfants. C'est la conclusion d'un rapport de l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), qui déconseille en particulier la 3D aux enfants de moins de six ans.

Au cinéma comme dans les jeux vidéo, la 3D a pris une place importante ces dix dernières années. Le nombre de films projetés en trois dimensions a fortement progressé, tandis que l'industrie vidéoludique s'est emparée de cette technologie d'affichage – à commencer par Nintendo et sa console 3DS – pour proposer de nouvelles expériences aux joueurs. Et les appareils 3D, comme les téléviseurs, se multiplient.

Or, la 3D peut-elle être néfaste pour la santé ? C'est la question que s'est posée l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Dans un rapport de 132 pages (.pdf) remis ce jeudi, elle conclut que des symptômes peuvent effectivement apparaître suite à une exposition à un écran en 3D et recommande, par conséquent, quelques précautions.

Conflit accommodation-vergence

L'ANSES, qui dit s'être appuyée sur la littérature scientifique disponible, explique que le principal problème causé par la 3D stéréoscopique (c'est-à-dire la 3D qui nécessite le port de lunettes pour percevoir l'effet de profondeur) résulte du conflit accommodation-vergence de la vision et peut entraîner divers maux : fatigue visuelle, sensation d'asséchement de l'œil, troubles de la vision, vertige, douleurs...

"Dans le monde réel, pour percevoir la profondeur et le relief, les yeux convergent (c’est-à-dire sont orientés vers le même objet) et accommodent (le cristallin de chaque œil se déforme pour obtenir une vision nette) à la même distance, c'est-à-dire à la distance de l’objet observé", explique l'ANSES. Ce principe physiologique ne se retrouve pas avec la 3D, l'accommodation-vergence ne se faisant pas à la même distance.

La 3D déconseillée pour les moins de six ans

C'est chez l'enfant de moins de six ans que la 3D stéréoscopique peut entraîner de véritables complications. "Des effets sanitaires plus marqués liés au « conflit accommodation-vergence » des yeux pourraient apparaître, du fait du développement actif du système visuel pendant cette période (accommodation, vergence, maturation des voies visuelles, etc.)", détaille l'agence.

L'ANSES recommande donc de ne pas exposer les plus jeunes à des images en trois dimensions du fait des risques potentiels et des effets néfastes sur le long terme. Elle conseille aussi aux enfants dont l'âge se situe entre six et treize ans d'avoir un "usage modéré" des technologies 3D. Par exemple, les parents sont invités à limiter le temps passé devant un jeu vidéo en trois dimensions.

Nintendo sollicité dès 2010 sur ce sujet

De fait, le rapport de l'ANSES fait écho aux mesures prises par certains professionnels dont les produits séduisent les plus jeunes. Nintendo, qui propose une console portable avec un effet 3D auto-stéréoscopique (qui ne nécessite pas de lunettes spéciales), a décidé en 2010 de publier de nouvelles mises en garde à destination des enfants en bas âge.

"Nous allons indiquer que les très jeunes enfants ne doivent pas regarder des images en 3D. [...] Chez les jeunes enfants, les muscles des yeux ne sont pas totalement formés... c'est le même message que l'industrie indique sur les films en 3D, donc c'est un protocole standard", expliquait à l'époque le président de Nintendo Amérique, Reggie Fils-Aime.

De la prudence face à des risques encore mal connus

Plus généralement, l'agence liste une série de recommandations à suivre pour l'ensemble de la population. S'il n'est pas question d'interdire les technologies 3D, il convient néanmoins d'en avoir un usage raisonnable. Quelques règles d'évidence sont aussi rappelées, comme la lecture les notices d'utilisation et les mises en garde ou la nécessité de ne pas avoir l'écran trop près des yeux.

L'ANSES reconnaît néanmoins que la littérature scientifique "manque de données concernant l’exposition de la population aux technologies 3D". En particulier, le déclenchement de certains effets "restent toutefois encore mal étudiés", comme ceux liés à l'équilibre postural (vertiges) et à l'appréciation du réel (altération de la perception de l’environnement), alors qu'ils présentent un risque d'accident.

( photo : CC BY-SA Rico Shen )