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Intelligence artificielle & Big Data : la France a peur ?

Un sondage de l'institut Ipsos révèle que les Français ont une opinion nuancée sur le Big Data et l'intelligence artificielle : les sondés saisissent aussi bien les enjeux que les dangers de ces technologies. 

L'Observatoire B2V des mémoires et l'Ifop viennent de publier de concert les résultats d'un sondage ayant pour thème le Big Data, l'intelligence artificielle et le rapport entre les deux domaines. Sans plus attendre, voici les principaux résultats :

Notons que le sondage a été effectué auprès de 1 004 personnes de plus de 18 ans qui, selon l'institut sont représentatifs de la population française. La marge d'erreur sur ces chiffres qui tournent entre 60 et 70 % se situe entre 2,8 et 3,0 points. Cela signifie, en pratique et avec la correction statistique appliquée, qu'on peut considérer qu'entre 62 % et 68 % des sondés sont inquiétés par l'intelligence artificielle.

Si l'on regarde les résultats dans le détail, on s'aperçoit que l'écart entre les sexes, professions, régions, âges ou niveaux de vie n'est jamais colossal : quelques points tout au plus qui sont gommés assez facilement par la marge d'erreur avancée par la méthodologie de l'Ifop. Dès lors, les commentaires précis et différenciants sur ce sondage sont à prendre avec les pincettes statistiques de rigueur. Les données brutes affichées dans les totaux et reproduites juste au-dessus sont en revanche bien plus intéressantes.

Le Big Data au service du bien commun

On peut noter par exemple que la perception  par les Français de l'intelligence artificielle et de l'utilisation des données est plutôt nuancée. S'ils sont certes inquiets des développements d'une machine autonome, comme le sont après tout les plus grands c'est par exemple celle d'Eligo Bioscience, ils restent convaincus que cela va améliorer leur quotidien à court terme. La question principale à ce sujet portait sur la santé et 67 % des sondés ont répondu qu'ils estimaient que l'utilisation massive des données permettra « une meilleure prévention des maladies, des découvertes scientifiques et des traitements plus adaptés ».

C'est l'idée d'une médecine nouvelle, qui cherche à soigner l'individu en le considérant comme une personne unique et non un cadre qui reproduit des symptômes qui transparaît dans cette étude. Cette approche sélective et personnelle de la médecine, c'est par exemple celle d'Eligo Bioscience, fleuron français de l'éligobiotique récompensé l'an passé par la MIT Technology Review. La startup de Xavier Duportet cherche en effet à créer des antibiotiques spécialisés qui vont éliminer une bactérie en particulier sans détruire tout le microbiome, dans un traitement adapté au patient.

xduportet

Ces nuances bienvenues sur des sujets qui ont souvent tendance à être caricaturés ont été reprises dans le commentaire du philosophe et directeur de l'IRI Bernard Stiegler : « L'enseignement de ce sondage est clair : la population dans son ensemble d'une part est consciente de l'importance des enjeux liés à la nouvelle intelligence artificielle qui émerge de la réticulation généralisée des terriens via les smartphones, de ses promesses potentielles, mais aussi et surtout de ses dangers. »

Si Stiegler insiste sur la perception d'un danger, ce n'est pas tant pour jouer les alarmistes que pour appuyer son agenda politique : il souhaite que « l'Europe engage une vaste politique scientifique, industrielle, culturelle et éducative pour que le pharmakon numérique soit mis au service du bien commun plutôt que de la prédation sauvage qui ne peut qu'exciter rancœurs et radicalisations en tous genres ».

Il rejoint en ce sens le projet d'OpenAI, qui, porté par des industriels et des scientifiques, espère orienter l'intelligence artificielle vers des usages qui bénéficieront à toute l'humanité. Tout en empêchant un soulèvement des machines.