Le changement climatique risque de modifier la nature des zones climatiques, en les transformant radicalement. Selon de nouvelles projections, près de la moitié des zones climatiques de la planète risquent de se situer dans un climat différent d’aujourd’hui, en 2100.

Le climat de la planète est déjà en train de changer. C’est un réchauffement des températures et, plus globalement, un dérèglement climatique. Il est encore possible d’agir pour en réduire l’ampleur — notamment en réduisant urgemment le niveau des émissions de gaz à effet de serre. En extrapolant, il est possible de déterminer à quel point le climat pourrait changer.

Une métamorphose importante pourrait avoir lieu concernant les zones climatiques (climate zones). Ces zones sont généralement réparties selon la classification de Köppen : elles sont réparties en fonction du niveau des températures et des précipitations. Il y en a plusieurs, très différentes, sur le globe.

« Le réchauffement du climat et les modifications des précipitations entraînent des changements notables dans les zones climatiques », soulève ainsi une étude publiée en avril 2023. Cette dernière se projette dans l’avenir en s’interrogeant sur l’état des zones climatiques en l’an 2100 — d’ici à 80 ans, donc.

La moitié des zones climatiques de la Terre seront dans un climat différent

L’équipe de recherche est parvenue à une estimation chiffrée : 38 à 48 % des zones climatiques se retrouveront, en 2100, dans une zone climatique différente d’aujourd’hui. Cela signifie que près de la moitié de ces régions climatiquement définies se retrouveront avec des paramètres bien différents : des niveaux de précipitations beaucoup plus élevés ou plus faibles, et des températures bien plus élevées.

C’est l’ajout des modèles climatiques les plus récents, dans le système de projection, qui montre un avenir si différent. Ces derniers, basés sur l’état actuel du climat et les changements survenus depuis l’ère industrielle, montrent que le taux de changement des zones climatiques pourrait accélérer.

Mais en quoi consisteront ces changements ? Les climats tropicaux et arides, en particulier, verront leur part augmenter dans l’ensemble de la masse terrestre :

  • Les climats tropicaux pourraient passer de 23 % à 25 % d’ici à 2100 ;
  • Les climats arides passeraient de 31 % à 34 % d’ici à 2100.
La proportion des zones glacées reculent sur Terre. // Source : Pixabay
La proportion des zones glacées reculent sur Terre. // Source : Pixabay

Quant à la localisation de ces changements, il y a là aussi des spécificités :

  • 89 % de l’Europe pourrait voir son climat complètement changer ;
  • 66 % de l’Amérique du Nord devrait aussi entrer dans un nouveau climat ;
  • Les zones polaires connaissent le changement le « plus extrême » selon l’étude, car, dans leur cas, il s’agit d’une réduction de leur couverture. Elles couvraient autrefois 7,69 % du globe, avant d’atteindre 6,47 % de nos jours. En 2100, d’après l’étude, cela tomberait à 2,13 %.
  • L’Afrique ne verrait pas, selon ces modèles, de changement dans son climat à proprement parler. Mais les anomalies de chaleur et de sécheresse seront toujours plus accentuées.

L’étude ne prend pas en compte l’Antarctique, dont les données sont trop insuffisantes. Et, bien sûr, il faut garder à l’esprit un fort degré d’incertitude, en particulier parce que les niveaux de précipitation sont plus difficiles à projeter que les températures — or il s’agit d’un critère tout aussi important dans un climat. Mais ces prévisions rejoignent l’ensemble des études climatiques : sans action vaste et rapide, le climat va poursuivre son dérèglement. Des zones de la Terre pourraient tout bonnement devenir invivables — ce qui risque d’induire aussi d’importants déplacements de population.


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