Les dernières découvertes du télescope James Webb révèlent l’absence d’atmosphère sur une exoplanète potentiellement habitable. Une trouvaille qui remet en questions certaines hypothèses scientifiques.

Depuis son lancement le 25 décembre 2021, James Webb nous comble de clichés somptueux de l’Univers. Des ultimes instants d’une étoile aux Piliers de la création, le télescope sillonne l’espace pour faire avancer les recherches en matière d’exploration spatiale. Dans ce cadre, les exoplanètes sont aussi un enjeu important pour James Webb, qui fait parfois des découvertes surprenantes sur ces planètes situées hors de notre Système solaire.

TRAPPIST-1b est justement l’une de ces exoplanètes qui ont captivé l’intérêt de James Webb. Cette exoplanète rocheuse, en orbite autour d’une étoile naine rouge, est bien connue des scientifiques, qui y ont découvert ce qui pourraient être des traces d’eau en 2017. Serait-ce une planète habitable ? Les dernières révélations de James Webb, diffusées le 27 mars 2023 par l’Agence spatiale européenne, viennent s’opposer à cette possibilité.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le télescope a découvert que sur cette exoplanète, située à 40 années-lumières de la Terre, seul son côté « jour » est chaud. La température, d’environ 230 degrés Celsius de ce côté, ne circule pas sur toute la planète, puisque le côté nuit de TRAPPIST-1b est très froid. À cela s’ajoute le fait que la planète est « verrouillée », ce qui veut dire que c’est toujours le même côté qui reçoit de la chaleur.

Trajectoire de la planète TRAPPIST-1b // Source : ESA
Trajectoire de la planète TRAPP // Source : ESA

Cette différence flagrante entre les deux pôles de l’exoplanète a permis aux scientifiques de déterminer l’absence d’atmosphère, comme l’explique Pierre-Olivier Lagage, co-auteur de l’article : « Si [TRAPPIST-1B] possédait une atmosphère pour faire circuler et redistribuer la chaleur, le côté jour serait plus frais ».

De plus, TRAPPIST-1b est 100 fois plus proche de la lumière de son étoile, en comparaison à la distance entre la Terre et le Soleil. C’est justement l’activité de cette étoile naine qui anéantit toute atmosphère générée par la planèteTRAPPIST-1b.

Les espoirs se tournent vers TRAPPIST-1c

Le problème, c’est que l’absence d’atmosphère empêche l’existence d’une vie sur une planète. Un revers pour les scientifiques qui avaient déjà observé l’absence d’atmosphère avec les télescopes Spitzer et Hubble, mais qui n’avaient pas exclu l’existence d’une atmosphère plus dense, sans succès.

Comparaison des températures de la Terre et de TRAPPIST-1b // Source : ESA
Comparaison des températures de la Terre et de TRAPPIST-1b // Source : ESA

Mais si l’absence d’atmosphère sur TRAPPIST-1b est désormais avérée, ce n’est peut-être pas le cas pour les autres exoplanètes du système TRAPPIST-1. Ainsi, les scientifiques regardent déjà vers TRAPPIST-1c, qui est plus loin de l’étoile naine rouge du système. C’est en tout cas un objectif important pour Tom Greene, scientifique de la Nasa.

Contacté par Gizmodo, il affirme que ce « serait intéressant de voir si TRAPPIST-1c, a une atmosphère, car elle reçoit à peu près autant de chaleur stellaire que Vénus, et Vénus a une atmosphère épaisse ». La mission James Webb va donc continuer de battre son plein !


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