Une fusée imprimée en 3D de la société Relativity Space, devait décoller ce 11 mars. Son décollage a été reporté pour la deuxième fois.

Le lancement de la première fusée imprimée en 3D, prévu samedi à Cape Canaveral en Floride, a de nouveau été reporté en raison de problèmes techniques, mais l’engin semble « en bon état », a précisé son constructeur. C’est le deuxième décalage. Ce décollage devait contribuer à révolutionner l’industrie du lancement en cas de succès, rappelle le média spécialisé Space. La fusée, appelée Terran 1, est développée par l’entreprise américaine Relativity Space. La fenêtre de tir s’étend de 18h à 21h, heure de Paris et le lancement pourra être visionnée en direct depuis ce lien. L’appareil est haut de 33,5 mètres, avec un diamètre d’un peu plus de 2 mètres. Au total, 85 % de la masse de la fusée a été imprimée en 3D, et l’entreprise vise dans le futur les 95 %. Une première tentative de lancement avait été annulée à la dernière minute mercredi en raison d’un problème technique. Terran 1 doit être capable de placer 1250 kg en orbite terrestre basse, mais ce premier vol ne contient pas de charge utile.

Quels avantages à lancer une fusée imprimée en 3D ? La rapidité et la simplification du processus de fabrication. Il faut 60 jours à peine pour produire un tel engin, à partir de la matière première jusqu’au vol. C’est dix fois plus rapide que pour un modèle classique. La société affirme diviser par 100 le nombre de pièces par rapport à une fusée traditionnelle. Relativity a été co-fondée par Tim Ellis et Jordan Noone en 2015, des anciens des deux nouveaux leaders de l’espace, Blue Origin et SpaceX, respectivement.  

Une partie du réacteur imprimé en 3D.  // Source : Relativity Space
Une partie du réacteur imprimé en 3D. // Source : Relativity Space

Deux géants du secteur déjà dans l’espace

Relativity, l’une des rares startups de fusées américaines à vouloir entrer en concurrence avec ces sociétés pour répondre à la demande croissante de satellites. Elle mise sur des services de lancement bon marché, avec des économies de coûts qu’elle espère réaliser en utilisant des imprimantes 3D robotiques géantes pour simplifier ses lignes de production de fusées. Ses rivaux se sont concentrés sur la réduction des coûts en construisant des fusées conçues pour être réutilisables, comme les boosters Falcon 9 produits par SpaceX d’Elon Musk.

La majorité des nouveaux contrats passéss avec Relativity concerne la fusée plus grosse Terran R. L’un d’eux a été signé avec l’entreprise OneWeb, qui veut fournir un accès Internet depuis l’espace grâce à une constellation de satellites. Ce type de fusée « moyenne-lourde est clairement là où l’opportunité de marché la plus importante se trouve pour le reste de la décennie, avec une pénurie énorme actuellement dans cette classe de charge utile » avait déclaré Tim Ellis, le jeune patron de l’entreprise. La société, basée à Long Beach, aurait déjà signé pour 1,65 milliard de dollars de contrats.


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