Combien de temps perdure l’immunité contre le coronavirus SARS-CoV-2, après une infection ? Plus de 3 ans après le début de la pandémie, une méta-analyse de temps long livre de précieuses données, à partir de plusieurs études.

Après une infection virale, le corps humain développe généralement une immunité : s’il est de nouveau confronté au virus, il saura s’en protéger. Les vaccins s’inspirent de ce système. Le covid n’y échappe pas, mais celui-ci est apparu fin 2019, déclenchant une pandémie début 2020 : en l’absence de recul, la durée de l’immunité est longtemps restée complexe à évaluer.

Plus de trois ans après, les études au long cours commencent à être publiées, avec davantage d’acuité qu’au début. C’est le cas d’une nouvelle publication, dans The Lancet, datant du 16 février 2023. Elle prend la forme d’une méta-analyse, regroupant 65 études provenant de 19 pays.

Variant Omicron // Source : Freepik
Variant Omicron. // Source : Freepik

Sans grande surprise, le dernier variant en date, Omicron, a un impact assez néfaste sur les conclusions. L’analyse montre que la protection contre la maladie et contre les symptômes est « élevée pour les variantes ancestrales, alpha, bêta et delta », mais s’avère cependant « nettement plus faible pour le variant Omicron BA.1 ».

Afin de se concentrer exclusivement sur le rôle de l’immunité « naturelle », non vaccinale, les chercheurs ont exclu les publications liées aux vaccins ou à l’immunité hybride (vaccin et infection). Étant donné l’ampleur de la pandémie durant certaines vagues, il s’agit là d’une strate déterminante pour la gestion épidémiologique et pour comprendre comment fonctionne le coronavirus SARS-CoV-2.

L’immunité post-infection reste forte longtemps contre les symptômes sévères

La protection de l’immunité naturelle contre les variants originels, alpha et delta reste maintenue à 78,6 % après 40 semaines — soit un peu plus de 9 mois. Un chiffre très correct. Pour Omicron, en revanche, on tombe à 36,1 % après 40 semaines, soit une chute assez élevée, significative d’un échappement immunitaire plus fort à son arrivée. Il comportait effectivement de nombreuses mutations clés par rapport aux précédents variants.

Cela étant, tous les variants sont égaux quand on en vient aux symptômes graves. La protection conférée par l’immunité naturelle contre les formes sévères du covid se maintient à 90,2 % après 40 semaines pour la plupart des anciens variants… et à 88,9 % pour Omicron BA.1. Contre ces formes les plus lourdes, l’immunité naturelle se maintient donc très fortement même pour Omicron.

Mais, pourquoi ce délai de 40 semaines ? C’est purement méthodologique, la plupart des études ne comportant pas assez de données au-delà de cette période. Cela ne veut donc pas dire qu’après 40 semaines, la protection chute soudainement en deçà des chiffres indiqués.

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