Une sortie spatiale de deux Russes autour de l’ISS devait avoir lieu dans la nuit du 14 au 15 décembre 2022. Hélas, tout a été stoppé à la dernière minute. La raison ? Une fuite de liquide de refroidissement a été décelée.

Une sortie spatiale planifiée, puis annulée à la dernière minute. Voilà le scénario qui s’est joué dans la nuit du 14 au 15 décembre 2022, à près de 400 km d’altitude à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Un scénario dont tous les détails ne sont pas encore clairs. Mais, il y a une certitude : l’équipage présent dans l’ISS va bien et n’est pas en danger.

Ce que l’on sait à ce stade, c’est qu’une fuite de liquide de refroidissement au niveau du Soyouz — un véhicule spatial amarré à l’ISS — a été détecté. Il s’agit de l’un des six véhicules actuellement en contact avec l’ISS : outre le Soyouz MS-22, on trouve les Progress 81 et 82, le Cygnus-18, la capsule Dragon Crew-5 et le cargon Dragon CRS-26.

Source : Nasa
Les différents vaisseaux sur place, en décembre 2022. // Source : Nasa

Une fuite de liquide liée à Soyouz MS-22

Il apparait que cette fuite est orientée vers l’extérieur et se trouve « à l’extrémité arrière du vaisseau spatial », indique l’agence spatiale américaine dans un point de situation du 15 décembre. Il n’est pas fait état d’un quelconque écoulement à l’intérieur du Soyouz et de l’ISS. En revanche, cette découverte est une source de préoccupation pour l’intégrité du vaisseau russe.

Soyouz MS-22 est partie du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, le 21 septembre, avec trois personnes à bord– les Russes Sergueï Prokopiev et Dimitri Peteline, et l’Américain Francisco Rubio –, pour une mission de six mois. Les trois hommes doivent rentrer sur Terre en mars 2023. C’est Sergueï Prokopiev et Dimitri Peteline qui devaient sortir dans l’espace.

L’objectif de cette mission ? Reprendre l’installation d’un radiateur sur le module Nauka, un laboratoire scientifique russe installé récemment sur l’ISS. Outre des recherches dans l’espace, ce module sert également de sas de sortie, de zone de repos et de port d’amarrage. Il a pris la place d’un autre module, Pirs, désarrimé de l’ISS en juillet 2021.

Source : Nasa TV
À droite et en noir, le Soyouz. Notez le bras ERA. // Source : Nasa TV

En parallèle, relate l’Agence spatiale européenne, la cosmonaute russe Anna Kikina devait piloter le bras télémanipulateur européen (ERA) pour assister ses collègues, mais en restant à l’intérieur de l’ISS. Pour elle aussi, le programme a été chamboulé, comme pour le reste des occupants de l’ISS : ils sont sept en tout, avec Nicole Mann, Josh Cassada et Koichi Wakata.

La fuite aurait-elle été un risque pour les deux cosmonautes durant leur sortie ? Ce n’est pas certain. Ni pour l’ISS. C’est surtout l’état du Soyouz qui est le principal point d’interrogation, car son rôle est clé. Toujours est-il que Sergueï Prokopiev et Dimitri Peteline en étaient aux toutes dernières étapes pour préparer leur sortie, en étant dans le sas et dans leur combinaison.

L’évaluation de la situation suit son cours. Elle mobilise non seulement Roscosmos (l’agence spatiale russe), puisque c’est son véhicule qui est en cause, mais aussi la Nasa, compte tenu de son rôle dans le pilotage global de l’ISS. L’équipage à bord de la Station spatiale internationale sont aussi sur le coup, puisque les astronautes ont l’avantage d’être sur place.

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