Le catalogue astronomique d’Hipparque était connu par les mentions y faisant référence dans des textes de l’Antiquité. Des morceaux de ce document ont finalement été découverts et ils apportent beaucoup à nos connaissances sur les observations du ciel à l’époque.

Les éléments de l’histoire sont parfois bien cachés. Le Codex Climaci Rescriptus est un palimpseste : cela signifie que des écritures ont été ajoutées sur le parchemin par-dessus d’autres. En l’occurrence, derrière un texte rédigé à l’époque médiévale, les archéologues ont découvert… un traité astronomique antique, introuvable depuis des siècles. La découverte a été publiée le 18 octobre 2022 dans Journal of the History of Astronomy.

Datant de l’Antiquité, deux siècles avant notre ère, ce traité n’est autre que le premier catalogue connu d’étoiles. Il a été élaboré par Hipparque. On ne connaissait jusqu’à l’alors son existence que via des mentions au sein du célèbre catalogue de Ptolémée, datant quant à lui de l’Antiquité plus tardive.

Un feuillet du Codex Climaci Rescriptus, contenant des morceaux du catalogue d'Hipparque. // Source : Peter Malik
Un feuillet du Codex Climaci Rescriptus, contenant des morceaux du catalogue d’Hipparque. // Source : Peter Malik

Cette découverte n’aurait pas été possible sans l’usage d’une technologie : l’imagerie multispectrale. Au total, 42 prises de vue ont été prises pour chaque page, dans différentes longueurs d’onde.

« Plus précis que celui de Ptolémée »

Hipparque est un astronome grec bien connu, mais malgré ses 14 ouvrages, peu d’écrits ont traversé le temps au-delà des mentions de son travail dans d’autres textes. Il était pourtant bien un précurseur. Son catalogue astronomique a été rédigé quelque part entre -170 et -120 avant notre ère. Ce qui en fait « la plus ancienne tentative connue dans l’histoire de l’humanité de déterminer précisément les positions des étoiles fixes en leur associant des coordonnées numériques », détaille le CNRS.

Il faut attendre 400 ans, ensuite, pour le catalogue complet de Claude Ptolémée. Paradoxalement, ce qui frappe les scientifiques en comparant les deux textes, c’est le niveau de précision du plus ancien. « Les données d’Hipparque sont vérifiées au degré près, ce qui rendrait son catalogue nettement plus précis que celui de Ptolémée, bien qu’il ait été composé plusieurs siècles avant », appuie le CNRS.

La découverte permet aussi de mieux comprendre la nature du catalogue de Ptolémée. Il a souvent été suggéré que celui avait recopié, au moins en partie, le travail d’Hipparque. Mais, la comparaison montre dans cette étude que ce n’est pas le cas, les types d’observations étant bien distincts.

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