D’ici à la fin du siècle, les étés seront certainement encore plus intenables qu’aujourd’hui. En France, il pourrait faire 5° C de plus en moyenne qu’au début du 20e siècle.

L’épisode de chaleur, avec des températures atteignant 30 °C, qui touche la France en plein mois d’octobre, est l’une des manifestations évidentes du changement climatique. L’influence humaine favorise l’émergence de phénomènes exceptionnels, et renforce les effets de processus naturels climatiques. Ainsi, il n’avait jamais fait aussi chaud en Europe que durant cet été 2022.

Malheureusement, cela ne devrait pas s’améliorer à l’avenir. D’ici à la fin du siècle, les étés seront encore plus insoutenables. C’est l’une des conclusions de travaux publiés dans Earth Systems Dynamics le 4 octobre 2022, relayés par le CNRS le 17 octobre. Au terme du 21e siècle, « les étés pourraient être en moyenne 5 °C plus chauds par rapport aux décennies 1900-1930 », résume le CNRS. Il indique que l’été 2100 sera donc probablement « insoutenable ».

Prévisions des scientifiques. // Source : Aurélien Ribes et al. 2022, « Earth Syst. Dynam. », 13, 1397-1415 (CC BY-4.0)
Prévisions des scientifiques. // Source : Aurélien Ribes et al. 2022, « Earth Syst. Dynam. », 13, 1397-1415 (CC BY-4.0)

Pour parvenir à cette estimation, les scientifiques ont réalisé des simulations climatiques, en utilisant divers scénarios, construits par le GIEC, permettant d’anticiper la situation à la fin du siècle. Ils retiennent le scénario intermédiaire, dans lequel les émissions de carbone n’évoluent pas radicalement (ni à la hausse, ni à la baisse). Ce scénario qualifié de « mitigé » par le CNRS est celui qui « est le plus en accord avec les tendances actuelles ».

Le GIEC propose des scénarios à l’échelle planétaire. L’objectif de ces auteurs était d’offrir des projections à l’échelle de la France. Pour cela, ils se sont aussi appuyés sur des données issues de stations météorologiques réparties dans le pays, qui remontent jusqu’à 1899.

La France de 2100, 3,8°C plus chaude qu’au début du 20e siècle

Dans ce contexte, « le réchauffement saisonnier est estimé à 3,2 °C […] en hiver et à 5,1 °C en été », écrivent les auteurs dans leur étude, à l’horizon 2100. Ils ajoutent que « globalement, le réchauffement hivernal et le réchauffement estival devraient respectivement être inférieur d’environ 15 % et supérieur de 30 %, au réchauffement moyen annuel, pour tous les scénarios et toutes les périodes ».

Plus largement, ces travaux concluent que l’impact du réchauffement planétaire s’annonce bien pire en France que prévu. Il pourrait être 50 % plus intense que ce que l’on imaginait. « La France de 2100 pourrait être 3,8°C plus chaude que celle du début du 20e siècle », résume le CNRS, si les tendances actuelles d’émission de carbone continuent.

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