La mission DART a pris un premier visuel de Didymos, un astéroïde binaire sur lequel elle va se crasher volontairement.

Ça y est : la sonde spatiale DART (Double Asteroid Redirection Test) a obtenu son premier visuel de sa cible, un astéroïde binaire appelé Didymos. Jusqu’à présent, il n’avait été observé que par des télescopes spatiaux ou sur Terre, à l’image du Lowell Discovery Telescope situé en Arizona. L’agence spatiale américaine a partagé ce premier cliché le 7 septembre 2022.

Ce cliché n’est, il est vrai, pas d’une très grande beauté. Après tout, l’image montre un petit point blanc parmi d’autres petits points blancs, le tout sur un fond noir. Mais ce n’est pas pour l’esthétisme que ce cliché a été pris. C’est surtout une photo qui sert à tester les outils d’imagerie qui sont embarqués dans l’engin, pour le jour où on en aura vraiment besoin.

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Ce petit point blanc n’est pas n’importe quel petit point blanc. // Source : NASA JPL DART Navigation Team

« La qualité de l’image est similaire à celle que nous pourrions obtenir à partir de télescopes terrestres, mais il est important de montrer que DRACO fonctionne bien et peut voir sa cible afin d’effectuer les ajustements nécessaires », a commenté Elena Adams, l’ingénieure des systèmes de la mission. DRACO est l’instrument principal de DART.

Son rôle est d’ailleurs contenu dans son acronyme : Didymos Reconnaissance and Asteroid Camera for Optical navigation. Il est là pour aider à guider l’engin jusqu’à l’astéroïde, et cela, de manière autonome. Dans ces conditions, on comprend bien la nécessité de s’assurer que DRACO fonctionne de manière nominale, ce qui a pu être constaté avec ce cliché et les suivants.

Cette photographie a été prise alors que Didymos est encore distant de 32 millions de kilomètres. Cette première photographie a eu lieu le 27 juillet et s’avère être une composition de 243 clichés. Une fois qu’ils ont été combinés et améliorés, l’équipe au sol a pu déceler Didymos dans cette obscurité générale. D’autres observations ont eu lieu ensuite, à trois reprises, au mois d’août.

DART va se crasher pour tester la défense de la Terre

DART est une mission atypique : il s’agit de précipiter volontairement l’engin sur sa cible. Le but de cette manœuvre ? Tester une méthode consistant à dévier un corps de sa trajectoire. Didymos n’est nullement une menace pour la Terre, mais c’est un bon exercice pour s’entraîner pour le jour où une vraie menace croiserait l’orbite de la planète bleue, un jour.

La cible de DART n’est d’ailleurs pas Didymos, mais Dimorphos (ou Didymoon), un petit corps qui accompagne Didymos et gravite autour — d’où sa classification en astéroïde binaire. Cette « minilune » a un diamètre de 160 m, contre 800 pour l’autre. L’Agence spatiale européenne a montré ce que cela donnerait au-dessus de Paris : c’est spectaculaire.

ESA
Rassurez-vous, cette scène est purement fictive. // Source : ESA

Si DART est l’une des grandes missions spatiales de 2022, le projet est en fait très ancien : il remonte à 2017, dans le cadre des travaux de la Nasa pour défendre la Terre — non pas contre des petits hommes verts, mais contre des astéroïdes ou des comètes qui seraient menaçants. La Nasa a même ouvert un Bureau de coordination de la défense planétaire.

Pour éviter la collision contre la Terre, il faut donc crasher DART sur un astéroïde et voir si l’énergie cinétique dégagée par le choc, la vitesse (23 700 km/h) et la masse (DART pèse une demi-donne) est suffisante pour modifier la course de Didymoon et influencer la trajectoire de Didymos. Réponse à la fin du mois de septembre pour le contact. Et on saura alors si c’est un procédé viable pour sauver la Terre.

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