Le Tournoi d’Everrealm n'est pas le Fort Boyard de fantasy que l’on attendait
Sur le papier, Le Tournoi d’Everrealm avait tout pour plaire.
Le concept de ce programme, très original et un brin dingo, étonne autant qu’il fait sourire. Huit véritables adolescents américains sont ainsi propulsés dans un monde de fantasy nommé Everrealm. Alors que le royaume était en paix depuis des décennies, la sorcière Tavora vient bouleverser ce fragile équilibre de sa magie noire. Pour l’arrêter, les huit candidats, renommés Paladins pour l’occasion, devront faire face à une série d’épreuves pour laisser émerger le véritable héros du tournoi.
Des effets spéciaux réussis
Entre téléréalité et épopée fantastique scénarisée, Le Tournoi d’Everrealm surprend au premier abord. Les acteurs de la série, tous plutôt convaincants, se mêlent dès le premier épisode aux adolescents, fans d’univers imaginaires. Recrutés après un casting de plusieurs mois, David, Serean, Toshani, Holden, Caden, Ava, Myra et Shaan vivent ainsi une aventure improbable pendant huit épisodes.
Mais la distinction entre la fiction et les réactions authentiques des candidats devient rapidement floue. On ne sait jamais si l'on regarde une téléréalité dans un cadre scénarisé, une sorte de parodie dont les gagnants sont déjà élus à l'avance ou un divertissement à mi-chemin entre les deux. Un mélange des genres probablement délibéré de la part des équipes de production, mais qui empêche une immersion totale dans cette quête mythique.
Pourtant, les effets spéciaux et les décors réels de la série sont très réussis. Les quelques créatures qui peuplent l’aventure bénéficient de maquillages et de costumes de haute qualité, presque dignes d’une grosse création hollywoodienne. Il faut dire que Le Tournoi d’Everrealm est produit, entre autres, par Court Five (les films Le Seigneur des Anneaux), et New Media Collective (The Amazing Race, déclinée en France avec Pékin Express).
Un manque d'immersion
La série ne parvient jamais à nous embarquer totalement dans son postulat de départ insolite. Aucun aspect du tournoi n’est suffisamment poussé pour que l’on s’y intéresse réellement : les enjeux narratifs sont loin d’être révolutionnaires, les épreuves sont parfois confuses et on ne connaît pas suffisamment les huit adolescents pour s’y attacher.
Leurs vies IRL ou leurs centres d’intérêt ne sont ainsi jamais détaillés. Bien sûr, les candidats étant mineurs, il est difficile de produire le même contenu qu'avec des adultes. Mais lorsqu’on est habitués aux téléréalités plus classiques, il faut avouer que Le Tournoi d’Everrealm manque clairement de dramas et de confessions face caméra.
En promettant châteaux, couronnes et magie, la série est ainsi loin d’être révolutionnaire. Il reste relativement difficile de se passionner pour ce combat entre le bien et le mal, aux contours trop lisses pour accrocher notre attention. Le premier épisode promettait déjà une immersion bancale, avec une longue introduction d’une vingtaine de minutes avant que les candidats n’entrent réellement en jeu. Et la musique, excessivement épique, ne parvient pas à rattraper des épreuves dignes des pires propositions de Fort Boyard.
Bref, vous pouvez passer votre chemin et retourner à votre visionnage hebdomadaire de Koh Lanta.
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