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Adobe lance son Media Player sur les traces de Joost

Adode a lancé aujourd'hui son Media Player avec des partneaires de renom comme MTV, CBS, Universal Music Group ou Comedy Central. Le lecteur de bureau, qui permet de regarder des vidéos y compris hors-ligne, doit permettre à Adobe de s'imposer dans la télévision nouvelle génération, là où le précurseur Joost semble avoir de plus en plus de difficultés à convaincre.

Annoncé il y a quelques mois, le lecteur Adobe Media Player du créateur du format Flash est aujourd'hui disponible en téléchargement pour Windows et Mac OS, avec quelques contenus phares déjà accessibles comme les séries The Hills, CSI, ou Jericho. Adobe a en effet signé des accords avec une dizaine de producteurs de contenus dont CBS, Blip.tv, Comedy Central, MTV, Universal Music Group ou Nickelodeon. L'application est basée sur Adode AIR, s'installe directement à partir du navigateur, et nécessite au préalable l'installation de Flash Player 9.

Concrètement, Adobe Media Player permet de lire et de télécharger des vidéos au format Flash (H.264 ou VP6), jusqu'à la haute-définition en 1080p. Ces vidéos sont classées par chaînes ou par genre, et le logiciel permet de s'abonner à des sortes de podcasts vidéo, à l'image de ce que propose l'excellent Miro. Mais le tout en beaucoup plus limité. Là où le logiciel open-source Miro permet par exemple de rechercher et de télécharger des vidéos sur les plateformes comme Dailymotion ou Youtube, et de lire notamment des DivX, le programme d'Adobe n'offre l'accès qu'aux vidéos référencées sur sa plateforme, et n'importe que les formats FLV, MP4, 3GP et MOV . Et toutes les vidéos téléchargées ou lues en streaming sont protégées par DRM. En ce sens, Adobe Media Player ressemble beaucoup plus à Joost qu'à Miro.

Et justement, c'est bien sur le terrain de Joost qu'Adobe place son logiciel. Comme l'application nordique, Adobe Media Player mise sur la disparition des grilles de programmes et propose aux producteurs de contenus partenaires toute une palette d'outils publicitaires pour rémunérer leurs créations. Les annonceurs et les ayant droits peuvent ainsi insérer sur les vidéos leurs marques et logos, mais aussi des publicités interactives et dynamiques, des bannières, ou encore des logos animés sur lesquels les utilisateurs peuvent cliquer. Pour aider les publicitaires, Adobe propose également toute une batterie de capteurs sur l'utilisation des vidéos, qui permettent de savoir par exemple quand et combien de fois une vidéo est lue, à quel moment l'utilisateur a commencé et arrêté la lecture, ou si la vidéo est gardée ou supprimée une fois qu'elle a été téléchargée. Et bien sûr, les ayant droits sont assurés que la vidéo est protégée par un DRM lorsqu'elle est encodée avec Adobe Flash Media Server 3.

Le but, comme Joost, est de faire en sorte d'avoir le maximum de vidéos et de chaînes disponibles, et de personnaliser au mieux la publicité pour la vendre plus chère (car mieux elle est ciblée et interactive, plus elle devient pertinente pour l'annonceur). Ainsi, le seuil de rentabilité des contenus est relevé pour assurer la viabilité du modèle économique des producteurs sur un nombre beaucoup plus important de vidéos que ce permettent les grandes chaînes de télévision qui doivent vendre de la publicité massive et impersonnelle.

Sur le papier, le modèle dessine véritablement la télévision 2.0 de l'avenir, qui permettra à chaque internaute d'avoir la télévision qui lui plait et qui permet aux producteurs d'être moins soumis à la guillotine de l'audience. Mais dans les faits, la transition est lente et douloureuse. Joost est en train d'en faire la triste expérience, avec un avenir qui semble de plus en plus se diriger vers la faillite malgré un modèle technique et économique convaincants.

Mais Adobe a trois atouts pour lui que n'a pas Joost : le temps, l'argent, et la notoriété déjà acquise.