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Dexter : New Blood opère une renaissance aussi glacée que réussie

Plus de huit ans après un final très controversé, le psychopathe adoré du petit écran opère son retour surprise sur Canal+. On s’attendait à détester, mais on est finalement restés scotchés devant Dexter : New Blood.

Un moustique écrasé, un rasage de près, un morceau de viande rouge dévoré et un pamplemousse pressé : le générique de Dexter a durablement marqué l’imaginaire des années 2000.

https://www.youtube.com/watch?v=ej8-Rqo-VT4

Avec huit saisons inégales, la série promettait une immersion dans la tête d’un tueur en série, dont la voix off résonne encore pour les fans. Un concept inédit à l’époque, qui avait bouleversé la télévision et offert des séquences inoubliables (la fin de la saison 4 en était le parfait exemple).

Mais seulement, voilà : comme de trop nombreuses séries, Dexter a tardé à tirer sa révérence et a fini par s’emmêler les pinceaux dans des aventures rocambolesques. Le clou du spectacle étant la fin de la huitième saison, détestée par des milliers de sériephiles.

Vous reprendrez bien un peu de meurtres ?

Où voir Dexter New Blood ?

La série dérivée de Dexter est disponible sur Canal+

Alors quand le grand retour de Dexter a été annoncé, on avait de bonnes raisons de se méfier. Même la présence de Michael C. Hall, qui reprend ici son rôle mythique, et celle de Clyde Philips, showrunner des excellentes premières saisons, n’avait su nous rassurer. Et pourtant, Dexter : New Blood, qui débute jeudi soir sur Canal+, est plutôt une bonne surprise, sanglante à souhait.

En 2021, on retrouve donc notre serial killer en mode « Nouveau look pour une nouvelle vie » : adieu Dexter Morgan et bonjour au gentil Jim Lindsay, apprécié de tous. Désormais meurtres-free et en couple avec une flic, le plus connu des ex-Experts à Miami a refait sa vie dans une petite ville paumée des États-Unis. C’est donc dans la froideur d’Iron Lake, loin du soleil de la Floride, que se déroule cette série dérivée. Un changement de paysages et de lumières qui peut rebuter à première vue, mais qui se révèle finalement efficace.

Découper des bûches ou des corps ? Telle est la question. // Source : Showtime

Avec ce nouvel écrin, sublimé par une mise en scène aérienne, Dexter : New Blood peut allègrement puiser dans de nombreuses références du genre. Twin Peaks ou Fargo sont ainsi convoquées, pour leur esthétique glaciale et leurs enquêtes en terrain paisible, en apparence.

Si le premier épisode peut laisser penser que Dexter est désormais un petit ami fiable et un voisin amical, la suite ramène rapidement le spectateur aux habitudes meurtrières du personnage. Et la voix off, absente au départ, fait vite son retour avec ses répliques cultes, pour nous happer et nous laisser scotchés devant notre écran.

Un scénario un peu désordonné

Pourtant, durant les six épisodes que nous avons pu visionner, la série se perd dans des incohérences et des situations dignes d’un mauvais soap opera. Clairement, l’écriture souffre de quelques faiblesses et n’est pas à la hauteur des premières saisons de Dexter. Tous les sujets de société actuels y passent, des podcasts au réchauffement climatique, dans un pêle-mêle qui sent le réchauffé. 

Chassez le naturel, il revient emballé dans du plastique. // Source : Showtime

Ce spin-off se perd même en tentant maladroitement de donner vie à des personnages adolescents, malheureusement caricaturaux, voire souvent idiots. Ce n’est pas dans ce registre que Dexter brille, mais plutôt dans ses questionnements sur la justice, la transmission parentale, la vie, la mort, bref, des sujets philosophiques passionnants. Tuer des assassins rend-il service à une communauté ? Comment gérer une personnalité originale dans un monde qui prône la normalité ? Autant de questions que Dexter abordait avec brio et qui restent en suspens dans ces nouveaux épisodes.

Mais un sang neuf de qualité

Cette fois, notre tueur en série favori n’est plus guidé par son père, Harry, mais par sa sœur, Debra (géniale Jennifer Carpenter), qui apparaît dès les premières minutes. C’est elle qui devient son « Passager noir », comme Dexter l’appelle, et qui questionne ses actions, bonnes ou mauvaises. Cette présence imaginaire apporte un soupçon d’humour à la série, avec des séquences décalées qui permettent de s’offrir une détente bienvenue, au milieu de toute cette noirceur.

Le meilleur personnage de Dexter, Debra, revient pour hanter son frère. // Source : Showtime

Dexter : New Blood trouve ainsi un équilibre dans ce savant mélange entre ironie et enquête policière qui avait fait la renommée de son prédécesseur. Il est d’ailleurs fortement conseillé d’avoir vu les saisons précédentes avant d’attaquer cette nouvelle création, qui pose parfois souci à notre mémoire rouillée. Huit ans après l’arrêt de Dexter, difficile de se souvenir de tous les personnages et des intrigues qui l’ont façonné. Certains protagonistes bien connus des fans font même leur réapparition, mais leur présence semble davantage forcée que réellement utile.

Sans arriver à la cheville de l’originale, Dexter : New Blood se révèle finalement une plutôt bonne surprise. Cette renaissance sanglante reste dispensable, mais permet de retrouver des personnages oubliés avec un bonheur non dissimulé. Et la cerise sur le gâteau : la série se déroule à la période de Noël, avec des sapins à chaque coin de rue. Si le moment n’est pas idéal pour la visionner, nous ne savons pas ce qu’il vous faut...