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Non, Spotify n'a pas interdit la lecture aléatoire dans les albums pour faire plaisir à Adele

Il est toujours possible d'écouter en « aléatoire » les albums des artistes sur Spotify : la plateforme de streaming musical a juste supprimé un bouton « shuffle » de la fiche principale d'un album. Il est toutefois toujours présent et visible dans l'interface, et reste enclenché par défaut si vous l'activez. 

Pour la sortie de son album 30, la chanteuse Adele n'avait visiblement « qu'une seule requête » : que le bouton « lecture aléatoire » ne soit pas présent sur ses albums. « Nous ne mettons pas tant d'investissement et d'application dans le classement des titres sur un album sans raison. Notre art raconte une histoire et nos histoires devraient être écoutées comme nous l'avons imaginé  », a-t-elle justifié dans un tweet publié le 21 novembre.

« Nous ferions tout pour toi », a répondu Spotify dans la fouléeDans les faits, il convient toutefois de nuancer grandement cette annonce.

Qu'est-ce qui a vraiment changé sur Spotify avec les albums ?

Il y a bien quelque chose qui a changé dans l'interface de la plateforme de streaming musical : le bouton Shuffle (qui signifie lecture aléatoire) ne s'affiche plus en haut des titres d'un nouvel album. Jusqu'ici, les deux petites flèches qui s'entremêlent étaient présentes au côté du gros bouton vert de lecture et du cœur des « titres que vous aimez », qui permet de sauvegarder vos chansons favorites.

Cependant, le bouton classique de lecture aléatoire que l'on trouve au bas de la même fiche album est toujours bien présent. Il est tout à fait possible de cliquer dessus afin d'écouter les morceaux d'un album dans le désordre.

Cette option ne se désactive pas si vous fermez l'application et la rouvrez : Spotify garde vos préférences en tête pour tous les albums... même celui d'Adele.

Ce qui change dans les faits, c'est donc que le bouton « Play » devient le « bouton par défaut » sur les albums : un choix plus cosmétique que réellement encombrant pour les mélomanes, puisque, si l'option « shuffle » est activée, vous entendrez les titres dans un ordre aléatoire, même si vous passez par le gros bouton vert de lecture.

Un petit coup de com' pour Spotify mais une réflexion sous-jacente intéressante

Spotify n'a pas manqué de communiquer sur ce que la plateforme appelle une « fonctionnalité Premium » qui a été « beaucoup demandée par les utilisateurs et les artistes », transformant ce minuscule changement en un grand événement (la disparition d'un bouton peut-elle vraiment être considérée comme une « fonctionnalité premium » ?).

Le débat sur le fond reste évidemment intéressant : l'avénement des plateformes de streaming a profondément modifié la manière dont les utilisateurs découvrent et écoutent de la musique au quotidien. Il y a encore 15 ans, écouter un album était une expérience linéaire : on mettait son CD dans sa chaîne Hi-Fi (ou son vinyle sur sa platine, pour les puristes), et on se laissait porter par l'enchaînement des chansons.

Aujourd'hui, des services comme Deezer, Apple Music ou Spotify permettent d'écouter différemment, mettant à l'épreuve la création artistique dans son ensemble. Ce débat revient régulièrement depuis une décennie, avec d'autres fonctionnalités : depuis plusieurs années, des auditeurs et auditrices préfèrent par exemple consommer leurs podcasts en accéléré (en vitesse x 1,5, voire parfois x 2), dans le but de pouvoir en écouter plus sur une même période de temps. Netflix s'y est mis aussi en 2020, permettant d'accélérer (ou ralentir) les vidéos sur sa plateforme — ce que YouTube autorise depuis longtemps.

Certains crient à l'hérésie et la perte en qualité d'expérience, d'autres tolèrent ces modifications qui permettent de démultiplier les pratiques, tout en permettant à celles et ceux qui le souhaitent de garder l'expérience linéaire « classique », qui ne disparaît pas pour autant. Avec cette annonce, Spotify réussit visiblement à naviguer entre les deux.