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Test de Crysis Remastered sur Switch : que reste-t-il du FPS avant-gardiste de 2007 ?

Treize ans après avoir mis en difficulté les PC du monde entier, Crysis revient sur Switch. La baffe graphique étant désormais digérée, que retenir du jeu de tir de Crytek ?

Faut-il résumer Crysis à ses graphismes qui, en 2007, étaient trop en avanceLe jeu de tir développé par Crytek n'aurait certainement pas obtenu la note de 91 sur 100 sur Metacritic, simplement avec un rendu rutilant. Si Crysis a autant marqué les esprits voilà treize ans, c'est aussi pour son gameplay convaincant dans un genre pourtant balisé. La sortie d'une édition Remastered, d'abord proposée sur Nintendo Switch, est justement l'occasion de se replonger dans le FPS afin de voir ce qu'il a réellement dans le ventre.

Crysis peut être considéré comme une suite spirituelle du tout premier Far Cry, également développé par Crytek. Il fut d'abord pensé pour mettre en avant les avantages du moteur graphique CryEngine, qui était passé à la deuxième génération pour Crysis. Par la suite, le blockbuster a eu droit à des successeurs dispensables, jusqu'à tomber dans l'oubli.

https://www.youtube.com/watch?v=H4n8tTlr-iM

Scénario hollywoodien

Le scénario de Crysis est digne des films hollywoodiens pensés pour mettre l'action au premier plan. Des choses étranges sur lesquelles il faut enquêter se déroulent sur une île fictive située dans la Mer de Chine... en 2020. Les États-Unis envoient une unité d'élite suréquipée pour combattre les soldats de la Corée du Nord et secourir des otages. En plus des forces de l'APC, les agents américains vont devoir affronter une mystérieuse entité extraterrestre capable de geler les environnements.

Crysis ne brille pas particulièrement pour son histoire, basique au possible et simple prétexte à un enchaînement de missions et de rebondissements. On pourra simplement valoriser ses inspirations qui sautent aux yeux, le film culte Predator en tête (le côté jungle très dense). Il est également possible de louer son ambiance, tant le gouffre est immense entre le lieu d'accueil -- une île paradisiaque -- et les événements qui s'y déroulent -- un conflit qui prend vite une grande ampleur. On a affaire à un classique des longs métrages basés sur un spectacle ne demandant aucune réflexion.

Nous ne reviendrons pas sur l'aspect visuel de la version Switch de Crysis: Remastered, puisque nous avons dédié un article complet à ce sujetEn résumé : Crytek et Saber Interactive nous proposent l'un des meilleurs portages disponibles sur la console de Nintendo. Il y a quelques sacrifices inévitables, mais la fluidité et la profondeur de champ sont très appréciables. Seul hic, le petit écran de la Switch n'est pas toujours adapté au FPS connu pour ses environnements étendus. Il vaut mieux y jouer sur un téléviseur.

Structure ouverte

De prime abord, Crysis est un FPS tout ce qu'il y a de plus basique. Sauf qu'il se distingue par le fait que le héros porte une combinaison lui conférant des aptitudes très avancées. Elle lui permet de foncer très vite, de bénéficier d'une armure plus résistante, de réaliser des bonds vertigineux, d'être plus fort ou encore de devenir invisible. Bien évidemment, ces compétences ne peuvent pas être utilisées à l'envi, mais durant un court laps de temps, régi par une jauge qui se recharge toute seule. Avec ces outils à sa disposition, le joueur bénéficie d'une pleine liberté dans l'approche des objectifs, qui se terminent souvent par l'obligation de tuer tout ce qui bouge au sein d'environnements vivants (certains éléments sont destructibles).

C'est d'autant plus vrai que les décors ne ressemblent pas à des couloirs bien habillés, du moins pendant les deux premiers tiers du jeu. Seules les dernières heures, après un petit twist scénaristique que l'on voit vite venir, sont plus linéaires. Le reste du temps, on peut choisir de foncer tête baissée -- grâce à l'armure -- ou de se faufiler dans les bases ennemies -- grâce à l'invisibilité. Revers de la médaille ? Le défi s'avère plutôt corsé, même en difficulté normale, et on peut très vite se retrouver genou à terre si l'on ne prête pas attention à sa barre de vie (elle descend vite). Cette difficulté, assez rare de nos jours, force à réfléchir un peu à la manière d'appréhender les différentes situations.

Crytek est allé jusqu'à ajouter des tâches annexes, qui demandent d'explorer -- un peu -- les environs pour les accomplir. Elles n'apportent pas grand-chose à l'expérience en elle-même, mais elles appuient l'orientation très ouverte de Crysis. Et s'il n'y a pas de système de progression, l'arsenal peut être personnalisé grâce à quelques options. Ce point pallie le manque de variété dans les armes que peut manier le héros. Fusil de chasse, mitrailleuses (lourde ou légère), fusil de précision... On navigue en terrains connus, avec des sensations de tir loin des standards actuels.

Cette liberté accordée aux joueurs n'empêche pas les déséquilibres ou les phases embarrassantes, souvent liées aux véhicules -- tank, jeep -- que peut piloter le joueur pour se déplacer plus rapidement. Exemple : perdre son bateau quand on se fait poursuivre par un hélicoptère peut s'avérer très pénalisant. Si l'on regarde de plus près, Crysis accuse son âge sur certains éléments comme l'intelligence artificielle, peu évoluée, ou les quelques bugs techniques qui persistent. Le gameplay avant-gardiste de Crysis est surtout trahi par le manque de verticalité, une composante devenue indispensable dans les FPS d'aujourd'hui.