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Votre Nintendo Switch fait-elle tourner Crysis ?

On a testé la version Switch de Crysis, FPS bien connu des joueurs PC pour ses exigences techniques avant-gardistes. Étonnamment, il ne met pas en difficulté la console de Nintendo (même en portable). 

« Ton PC fait-il tourner Crysis ? » : cette phrase devenue un mème doit forcément résonner dans la tête des joueurs et joueuses PC de la fin des années 2000. Le FPS de Crytek, édité par Electronic Arts, a longtemps été un véritable benchmark en raison de ses exigences techniques largement en avance sur leur temps. Après son lancement, faire tourner correctement Crysis n'était pas une sinécure et si cela fonctionnait, on pouvait en conclure que sa machine tenait la route.

Le FPS a été l’un des premiers jeux développés avec DirectX 10 en tête (et sans version console pour inhiber ses ambitions). Il utilise 1 Go rien que pour les données de texture et possède 85 000 shaders actifs. Aujourd'hui, ces chiffres ne donnent plus le tournis, mais à l'époque, il fallait s'accrocher pour jouer à Crysis en associant beauté graphique et performance (la fluidité, primordiale pour le confort de jeu). Depuis 2007, il a été dépassé par la technologie, mais il refait parler de lui grâce à une remasterisation disponible, entre autres, sur Switch.

Crysis sur Switch, ça vaut quoi visuellement ?

De par sa puissance limitée, la Switch n'apparaît pas en tête de la liste des consoles susceptibles de rendre à Crysis sa superbe. Par le passé, on a pu constater combien les portages pouvaient faire mal aux yeux (on se souvient encore de Wolfenstein II: The New Colossus et de ses soldats ennemis flous), devenant parfois de fausses bonnes idées. Et quand on regarde la version Switch de The Witcher 3: Wild Hunt, on est tout autant abasourdi par la prouesse qu'estomaqué devant les sacrifices consentis pour proposer le RPG aux fans de Nintendo. Dans le cas de Crysis, qui est donc âgé de 13 ans, on peut affirmer que Crytek et Saber Interactive ont fait des merveilles.

Alors, bien sûr, la version Switch de Crysis n'est jamais rutilante, que ce soit en version portable ou quand la console hybride est reliée à un téléviseur (par l'intermédiaire du dock). On sent bien que les deux studios ont fait ce qu'ils ont pu pour pousser la Switch dans ses retranchements et le résultat est d'abord une fluidité rarement prise en défaut, avec un framerate qui oscille aux alentours des 30 fps. On n'a jamais pesté face à un gros ralentissement, même si le moteur peut accuser quelques signes de faiblesse quand il y a beaucoup d'ennemis. Pour le confort, c'est appréciable. Il est également assuré par une profondeur de champ qui met en exergue les environnements très vastes du jeu, sans ce flou disgracieux qui caractérisent certains portages Switch opportunistes. Les décors forestiers sont denses et touffus, ce qui ne fait rien perdre à l'ambiance très naturelle faisant penser au film Predator.

Pour parvenir à offrir un rendu aussi réussi, à peine entaché par quelques textures plus grossières que d'autres, une modélisation moins fine et du scintillement sur certaines arêtes (un phénomène baptisé aliasing), Crytek et Saber Interactive ont opté pour une définition dynamique. Selon les analyses du site spécialisé Digital Foundry, elle oscille entre 540p et 900p sur le dock et entre 400p et 720p en version portable. Il s'agit d'un mal nécessaire pour maintenir un niveau d'effets visuels attractif, à commencer par les nombreux éléments destructibles en temps réel (arbres, caisses, bâtisses). On apprécie tout autant les éclairages (plus réalistes qu'à l'époque) et les ombres qui les accompagnent (elles sont plus détaillées en mode salon). Tous ces éléments permettent de jouer à Crysis dans des conditions acceptables, à partir du moment où on est indulgent avec les temps de chargement, les quelques gels d'écran, les décors sous-marins très vides ou encore les bugs résiduels.

À l'arrivée, Crytek et Saber Interactive nous gratifient d'un portage Switch de Crysis très surprenant, dans le sens où les craintes étaient immenses quant aux performances. Les développeurs sont parvenus à mettre le doigt sur les bons compromis -- c'est-à-dire, les moins visibles -- pour fournir une expérience visuellement impressionnante (pour ce format, évidemment). La console de Nintendo n'a pas toujours eu droit à des versions aussi soignées. C'est tant mieux pour les propriétaires qui seraient passés à côté du FPS qui a donné du fil à retordre à bon nombre de PC depuis 2007.