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Test de Gylt : l'exclusivité qui ne fera pas acheter Stadia

Développé par Tequila Works, Gylt est le seul jeu exclusif disponible pour le lancement de Stadia. Et on est loin d'un porte-étendard pour le service de cloud gaming. 

Au cas où cela vous aurait échappé, le line-up de lancement de Google Stadia -- intéressant pour quelqu'un qui aurait pas touché une console ou un PC depuis 2017 -- comporte une exclusivité. Une seule. Son nom ? Gylt. Il s'agit d'un titre développé par Tequila Works, studio à qui l'on doit le mignon RiME et le jeu de plateforme teinté de survie Deadlight. En toute franchise, il ne s'agit pas d'une production très ambitieuse, capable de porter une nouvelle plateforme.

À défaut de s'imposer comme l'incontournable de Stadia en 2019, Gylt peut éventuellement s'apparenter à une aventure agréable à jouer. C'est ce que nous avons voulu voir en nous plongeant dans le costume de Sally, jeune fille qui part à la recherche de sa cousine prénommée Emily.

https://www.youtube.com/watch?v=sdzu3xLtSQo&feature=emb_logo

Tim Burton, sors de ce corps

Le périple de Sally débute par des affiches à coller partout dans la ville, Emily ayant disparu pour des raisons inexplicables. Puis, le cadre déjà pas très idyllique au départ se transforme vite en cauchemar : les lieux que Sally connait tant vont être vidés de toute présence humaine, laissant place à des créatures maléfiques étranges. Enfermée dans cet univers, Sally doit en sortir coûte que coûte alors qu'Emily s'y trouve elle aussi.

Gylt est loin d'être une œuvre joyeuse. Il a même pour socle un thème très délicat à traiter : le harcèlement scolaire et tout ce qu'il implique en termes de refuge à trouver pour les victimes (ici, un monde peuplé de monstres). Seulement, à l'exception de quelques indices que le joueur doit dénicher lui-même (en lisant les livres bonus, par exemple), le message de prévention demeure un peu trop sous-jacent pour réellement faire sortir Gylt du lot. On a du mal à saisir la métaphore, qui, pourtant, n'était pas si complexe à communiquer. Il y avait matière à dépeindre le sujet avec justesse et insistance, derrière le prisme d'un gameplay ad-hoc mêlant survie et infiltration. Dommage que la narration ne se montre pas suffisamment à la hauteur.

Visuellement, Gylt est à l'image de ses ambitions, dans le sens où la finition laisse à désirer. Sa patte graphique, très terne pour symboliser cet état d'anxiété, fait penser à du Tim Burton bercé par des effets de lumière très réussis (ils sont au centre du gameplay). Néanmoins, on ne peut s'empêcher de penser que les textures manquent parfois de finesse et que les animations étonnent par leur rigidité. Et, Stadia oblige, la qualité dépendra de votre bande passante (ce qui occasionne un rendu au cas par cas). Dans nos souvenirs, RiME était beaucoup plus joli.

De l'infiltration accessible

Après un début assez timide, Gylt prend vite des allures de jeu d'infiltration, dans lequel il est nécessaire d'échapper à la vigilance d'ennemis sensibles à la lumière. Petit à petit, l'arsenal de Sally s'étoffe : la lampe torche gagne en puissance pour pouvoir se défendre (elle se recharge avec des batteries) tandis que l'on récupère un extincteur pour franchir certains obstacles. Car c'est bien de cela dont il est question : Gylt est un parcours semé d'embûches et de puzzles, sachant que les mécaniques sont très simplistes et que la prise en main n'a rien d'insurmontable. N'espérez pas, par conséquent, un défi immense.

D'ailleurs, si effrayantes soient-elles, les bestioles ne brillent pas par leur intelligence. Celles qui se déplacent ont des chemins balisés et prévisibles. En prime, elles sont très lentes et n'attaqueront Sally qu'au moment où elle traversera vraiment leur champ de vision. Bref, on baigne dans l'infiltration très, très accessible -- loin des meilleurs représentants du genre (les Metal Gear Solid, pour ne citer qu'eux). Des adversaires plus évolués -- et récalcitrants --, ainsi que des boss, plus impressionnants qu'autre chose, finissent par apparaître. Sauf qu'ils restent un peu trop épisodiques pour pimenter un gameplay basique (on ne peut même pas sauter).

Quand elle n'évite pas des assaillants, Sally doit progresser au sein d'environnements qu'elle connaît bien -- école, gymnase... -- en récupérant des clés. La partie exploration est un peu plus poussée puisqu'elle réclame un tantinet d'observation pour progresser. Cet élément reste inhibé par le chemin tout tracé, qui demande de fouiller chaque zone dans un ordre précis, régi par les portes qui sont fermées (et s'ouvrent au fur et à mesure). Les plus courageux pourront quand même trouver le temps de collecter tous les bonus, ce qui augmentera une durée de vie qui ne dépasse pas les 3/4 heures. Sans forcer.