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Need for Speed Heat : j’ai eu envie d’arrêter de jouer au bout de 5 minutes (et j’aurais dû)

Notre première approche de Need for Speed à la gamescom a été confirmée par nos quelques heures plus poussées : le nouveau jeu de course d'Electronic Arts est une catastrophe. 

Lors de notre voyage à la gamescom, en août dernier, nous avions approché Need for Speed Heat, le nouveau jeu de course d'Electronic Arts. Si nos quelques minutes passées devant l'écran préfiguraient une catastrophe à venir, on laissait quand même le bénéfice du doute au jeu (les conditions en salon peuvent parfois biaiser un avis, tout comme le choix de la séquence montrée). Hélas, nous avons poussé l'expérience un peu plus loin en dédiant quelques heures de notre temps à Need for Speed Heat. Suffisant pour avoir envie de lâcher la manette.

Car si la structure de Need for Speed Heat est plutôt intéressante (nous y reviendrons), force est de reconnaître que le studio Ghost Games s'est trompé sur toute la ligne du côté du gameplayAu point que le titre est condamné à la sortie de route, symbole d'une franchise qui est plus que jamais au point mort. Sorti en 2017, Need for Speed Payback dépasse tout juste les 60 % sur l'agrégateur Metacritic. L'épisode d'avant, sobrement baptisé Need for Speed et datant de 2015 ? 66 %. Dans le cas de Heat, on estime qu'Electronic Arts serait déjà très heureux d'atteindre les 50 %.

On n'a rien compris à Need for Speed Heat

Commençons par aborder le seul point positif de Need for Speed Heat : son découpage en deux parties bien distinctes mais complémentaires. Partant d'une intrigue risible, ridiculement introduite, mal mise en scène et maladroitement jouée, le jeu invite à prendre part à des courses le jour et la nuit. L'astuce est la suivante : quand le soleil est levé, tout est légal et on remporte de l'argent et, au moment où il est couché, on passe dans la clandestinité pour faire grimper sa réputation.

Plus on monte en niveau, plus on peut faire évoluer ses voitures avec des pièces que l'on achète avec du cash (donc en faisant des courses de jour). Il y a un effet relai entre ces deux expériences qu'il convient de marier -- à l'envi -- pour déclencher des missions intégrées à l'histoire. Ghost Games a la bonne idée de n'imposer aucun cycle jour/nuit, laissant la liberté aux joueurs de vivre leur aventure comme bon leur semble.

Comme les courses nocturnes ne sont pas autorisées, les forces de l'ordre veillent au grain et se chargent d'arrêter les pilotes qui se prennent pour Vin Diesel des films Fast & Furious. Pour les développeurs, c'est l'occasion d'intégrer une mécanique empruntée aux Dark Souls : si on veut empocher toute l'expérience accumulée, il faut s'assurer de rentrer dans une planque, sans quoi on perd une bonne partie de ses ressources durement acquises en cas d'arrestation (beaucoup de réputation, un peu de cash). Cet élément ajoute un soupçon de tension aux courses-poursuites faisant partie intégrante de la saga Need for Speed, avec cette notion de goût du risque (plus on roule la nuit, plus on peut se faire pincer).

Une idée qui serait louable, si elle était accompagnée d'un gameplay réussi.

Car, en toute franchise, on n'a strictement rien compris au gameplay de Need for Speed Heat alors qu'un jeu de course, qui plus est arcade, doit s'appuyer sur une conduite irréprochable pour accoucher d'une expérience agréable. Ici, plusieurs défauts sautent vite aux yeux.

La sensation de vitesse ? Aléatoire d'une voiture à l'autre, imperceptible quand on active la nitro. L'adhérence ? Inexistante, tout comme le phénomène d'aspiration. Le comportement dans les virages ? Imprévisible, avec un bolide qui passe du parpaing rigide à la savonnette d'une seconde à l'autre, ce qui complique la maîtrise. Le moteur physique ? Risible quand il faut se débarrasser des flics, plus résistants qu'un tronc d'arbre. Vient aussi le problème des adversaires qui, sur une course recommencée plusieurs fois (oui c'est dur de finir premier quand on ne comprend rien), peuvent nous mettre 300 mètres sans aucun espoir de les rattraper.

Il est possible de sortir l'huile de coude pour peaufiner les réglages et trouver un compromis plus jouable. En parallèle, Need for Speed Heat peut devenir un jeu de poupée version automobile en raison des nombreuses possibilités de personnalisation esthétique. Sur ce point, celles et ceux qui aiment passer du temps à associer des couleurs et des motifs pourront s'en donner à cœur joie. D'autant que, visuellement, le rendu est plutôt très réussi avec des effets visuels à la pelle, des jolis reflets et des lumières appuyées par la technologie HDR.

Toutefois, on ne peut s'empêcher de penser que cette carrosserie m'as-tu vu sert en réalité de cache-misère tant la ville fictive inspirée de Miami, accessible en monde ouvert, est d'un vide abyssal. Sans compter les défauts techniques très, très étonnants (cinématiques mal compressées, freeze des temps de chargement, plantages...).

Quand on repense à la maîtrise totale de Forza Horizon 4, on se dit que Need for Speed Heat fait clairement fausse route. On terminera par un point qui, à coup sûr, sera partagé sur les réseaux sociaux et les forums avec indignation légitime : quand on met le jeu en pause, il y a une publicité pour le service EA Access, un abonnement payant qui permet de profiter d'un catalogue de jeux. C'est très maladroit de la part d'une entreprise qui, par le passé, a été épinglée pour des microtransactions souvent honteuses.