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Test de The Surge 2 sur Xbox One X : le Dark Souls qui a de la suite dans les idées

Mieux abouti que son prédécesseur, The Surge 2 s'impose comme une alternative solide aux productions de From Software. Avis aux amatrices et amateurs de défis. 

En 2017, Deck13 s'associait à Focus Home Interactive pour pondre The Surge, un jeu exigeant inspiré des Dark Souls. La proposition, loin d'être inintéressante, s'accompagnait de quelques maladresses qui la condamnaient face aux ténors du genre dominé par From Software. Un peu plus de deux ans plus tard, Deck13 remet le couvert avec une suite sobrement baptisée The Surge 2. Le leitmotiv est le suivant : on reprend les bases solides posées par le premier opus et on revient avec une formule beaucoup mieux maîtrisée.

Dans les grandes lignes, on peut bel et bien affirmer que le studio a appris sa leçon et qu'il y a une évolution notable -- et appréciable -- depuis The Surge, et même depuis Lords of Fallen (piètre première incursion). En tout point, The Surge 2 surclasse son prédécesseur, ce qui lui confère des arguments pour en faire une vraie alternative pour les fans de Dark Souls qui n'ont pas tant à se mettre sous la dent ces jours-ci.

https://www.youtube.com/watch?v=xezCII893aY

Peur sur la ville

The Surge 2 reprend là où The Surge s'était arrêté. Néanmoins, il troque volontiers le héros connu jusque-là -- Warren -- pour un personnage sans nom qui survit à un crash aérien (on le crée de toutes pièces avant de se lancer dans le grand bain). S'en suivent des pérégrinations au sein de Jericho City, ville mise sous quarantaine par le Gouvernement en raison d'une épidémie liée aux nanites. Dans ce contexte peu accueillant, le héros -- ou l'héroïne -- doit aider les autochtones à résoudre des affaires et, in fine, débarrasser le Mal qui ronge les alentours. Non sans faire la connaissance de certains protagonistes aux ambitions loin d'aider la cause commune.

D'une manière générale, la narration de The Surge 2 est un peu plus poussée. Mais il n'y a pas de quoi crier au génie non plus. Les aficionados apprécieront les quelques références à The Surge et seront ravis de retrouver un univers qui ne manque pas de personnalité (et qui change des chevaliers, des châteaux et des créatures tirées de l'heroic fantasy). Deck13 devrait toutefois faire un effort sur la mise en scène tant l'introduction des affrontements clés peine à impressionner. Un soupçon de contexte supplémentaire ne ferait pas de mal à l'expérience, qui laisse un peu trop le joueur aller chercher l'immersion de lui-même. Au moins, ce petit défaut, doublé d'un frein à l'accessibilité, offre une piste d'amélioration pour un éventuel The Surge 3.

Vous n'achèterez pas The Surge 2 pour ses graphismes, qui ne brillent pas particulièrement pour leur beauté. Il faut dire que le titre n'est pas aidé par cette direction artistique d'une froideur assumée. Et tout juste peut-on apprécier la possibilité de choisir entre la résolution et le framerate sur les consoles les plus puissantes. Bref, soit c'est fluide mais moche, soit c'est un peu plus fin mais moins confortable pour les yeux. Le verdict technique s'achève sur quelques fausses notes coté optimisation (exemple : textures en retard). Un constat qui sera assurément corrigé par des mises à jour.

Toujours plus nerveux

Bonne nouvelle, Deck13 a repris le gameplay de The Surge. Il consiste à plonger le joueur dans des combats grisants, où la moindre erreur se paie cash. Par rapport à un Dark Souls, il se distingue par la possibilité de prendre le risque de prolonger les face-à-face afin d'être récompensé comme il se doit. On retrouve ainsi ce ciblage qui permet de choisir précisément un membre du corps adverse et porter des coups verticaux, horizontaux et/ou chargés en conséquence. Si vous visez une partie protégée, vous pourrez la découper et récupérer un plan et/ou du butin pour améliorer l'équipement.

A contrario, en visant une tête, une jambe ou un bras plus vulnérable, vous serez moins bien payé. Une approche toujours aussi bien pensée, servie par une prise en main qui gagne en nervosité et par l'opportunité de réaliser des parades directionnelles (elles réclament un certain sens du timing).

En somme, le gameplay de The Surge 2 est toujours aussi jouissif. Il est simplement dommage que la variété des ennemis soit encore très réduite (beaucoup d'humanoïdes). En ce qui concerne la progression, elle n'enferme plus dans une classe et offre une palette assez fournie d'options pour personnaliser son avatar (on peut même créer des configurations et changer à la volée, en fonction des situations). Les points d'expérience, que l'on peut perdre en mourant (il faut retourner sur son lieu de trépas), permettent tout à la fois d'améliorer ses statistiques et de renforcer la puissance de son noyau. Plus son niveau est élevé, plus on peut porter un arsenal puissant (armes, armures, implants). Sur cet élément, les connaisseurs de The Surge ne seront pas dépaysés et retrouveront vite leurs habitudes.

Autre bonne nouvelle, Deck13 a entendu les critiques sur l'architecture des niveaux, à la diversité bienvenue. En plus d'être verticalement mieux fournis, ils gagnent en ouverture. Moins claustrophobiques (The Surge se passait dans une usine très déprimante), les environnements ne perdent pas pour autant cet argument labyrinthique qui pousse le joueur à mémoriser les passages et dénicher les raccourcis qui facilitent les balades (et évitent de tomber dans la routine des combats qui se répètent). The Surge 2 aurait quand même pu se passer des chargements entre chaque zone principale, ainsi que de cette caméra qui a parfois du mal à suivre l'action dans les endroits exigus.

Plus de boss = plus de difficulté

Deck13 s'était montré particulièrement chiche en nombre de boss dans The Surge, alors que ces menaces difficiles à terrasser représentent une donnée très importante au sein du genre. Dans The Surge 2, vous serez ravis d'apprendre qu'il y en a (un peu) plus. Bien mieux pensés dans la manière à employer pour les battre, ils essuient simplement la même critique que les ennemis de base : un peu trop d'humanoïdes, pas assez de monstres exotiques reposant sur plusieurs phases aux approches différentes. On sent encore quelques tâtonnements de la part des développeurs, là où From Software est dans la maîtrise totale (le studio japonais l'a encore prouvé avec Sekiro: Shadows Die Twice).

En tout cas, les amatrices et amateurs de défis relevés peuvent être rassurés : le bestiaire de The Surge 2 a été conçu pour en faire baver et la seule présence d'une jauge d'endurance à gérer implique l'impossibilité de foncer tête baissée sans réfléchir à l'attaque ou l'esquive d'après. Les habitués connaissent la marche à suivre : on observe, on tombe (beaucoup), on se relève et on punit. Avec à chaque fois ce même sentiment de triomphe qui pousse à encaisser pour mieux se surpasser. La fin de The Surge 2 se mérite et le parcours sera tout sauf un long fleuve tranquille.

Si jamais une seule épopée au sein de Jericho City ne vous suffit pas (15-20 heures selon votre affinité avec le genre), un New Game+ est accessible passé le générique de fin. Outre une introduction différente, il permettra à certains de compléter les sets d'équipement thématiques. Comme dans un bon vieux Diablo.