Test de Dr. Mario World : le médecin a quelques symptômes
Après un Super Mario Run et un Fire Emblem Heroes décevants, Nintendo est de retour sur le marché des smartphones avec Dr. Mario World.
https://www.youtube.com/watch?v=8b4DNKfs_tU
Le vaccin contre l'ennui
Le concept de base de Dr.Mario World est très simple : des virus de différentes couleurs remplissent l'écran et doivent être éliminés. Pour cela, il faut les aligner avec des médicaments de la même couleur, le tout avant d'arriver à court de pilules. Les premiers niveaux laissent penser, à tort, que la formule s’essouffle très vite. Finalement, on se surprend à toujours vouloir faire « une dernière partie pour la route » ou à lancer l'application en attendant le bus.
Il faut dire que Nintendo rivalise de bonnes idées pour apporter du piment aux niveaux : virus modifiés, objets changeant le déroulement du jeu ou pouvoirs spéciaux des différents personnages. Ces nouveaux éléments renouvellent l'intérêt des parties, sans pour autant rendre les règles trop complexes. On peut juste regretter que certains virus soient à l'origine de sessions aux résultats très aléatoires, notamment ceux qui se cachent dans des blocs et s'avèrent invisibles la majorité du temps.
Si le mode de base, qui compte cinq mondes et plusieurs dizaines de niveaux, ne suffit pas, il reste le mode « Batailles » qui permet d'affronter un autre joueur. Il n'est pas très original mais reste amusant : il faut gagner le plus de points possible tout en envoyant des virus sur l'écran de l'adversaire. Mieux, il ne prend pas en compte les objets achetés sur le marché (nous y reviendrons), ce qui rend les parties équitables.
Le paradis de la prise en main, l'enfer des problèmes techniques
Le passage sur mobile peut être difficile pour certaines licences, mais Dr. Mario World est taillé pour les appareils tactiles. Nintendo a notamment eu une très bonne idée : plutôt que de faire partir les pilules du haut de l'écran vers le bas, comme dans Tetris, elles se déplacent vers le sommet. Ce changement, qui peut sembler anecdotique à première vue, correspond bien mieux à l'usage habituel d'un smartphone et participe beaucoup au confort de jeu.
Mais ce confort est mis à mal par de très nombreux problèmes techniques. Nintendo a rendu la connexion internet obligatoire pour jouer à Dr. Mario World, ce qui est déjà un mauvais point en soi -- sans compter les serveurs loin d'être performants. Il faut parfois attendre plusieurs longues minutes de chargement avant de pouvoir lancer l'application -- si elle daigne se lancer... Une fois en jeu, on repère régulièrement des ralentissements qui finissent vite par devenir frustrants. L'application a beau être sortie récemment, on a du mal à excuser ces désagréments.
Faites chauffer la carte bleue
Comme on pouvait s'y attendre avec un jeu disponible gratuitement, on trouve beaucoup de microtransactions dans Dr. Mario World. Pendant les premières parties, on y prête rarement attention : les niveaux dans la première région sont gratuits et plusieurs objets sont offerts aux joueurs. Le ton change à partir du monde suivant : on commence notamment avec cinq cœurs, dont l'un est consommé à chaque début de partie. Si vous ne voulez pas payer pour en obtenir, il faut attendre 30 minutes pour que l'un d'eux se régénère.
S'il n'est pas le pire jeu en termes de microtransactions, Dr. Mario World rappelle constamment qu'il faut payer pour profiter complètement des parties. Seuls les objets les moins utiles ou faisant appel au hasard peuvent être payés avec des pièces -- la monnaie virtuelle. Pour débloquer de nouveaux personnages, il faut passer par des loot boxes au coût exorbitant : 5,49 euros, soit le prix du nombre de diamants requis -- l'autre monnaie du jeu. Il est théoriquement possible de les acheter avec des pièces, mais elles se récupèrent bien trop lentement. En bref, Dr. Mario World nous fait l'effet d'un médecin très coûteux qui n'accepte pas la carte vitale.