Test de Harry Potter: Wizards Unite : un Pokémon Go plus dense, mais moins attachant
Après avoir rencontré un immense succès avec Pokémon Go, le studio Niantic s'attaque à une autre licence majeure avec Harry Potter : Wizards Unite.
Wizards Unite n'est cependant pas une copie conforme de Pokémon Go et possède quelques idées originales. Des différences qui ne suffisent malheureusement pas pour que le nouveau jeu de Niantic se démarque de son prédécesseur.
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Des rencontres magiques... ou pas
Comme dans Pokémon Go, les rencontres de Harry Potter : Wizards Unite sont lancées à partir de la carte du jeu, qui prend en compte la position du joueur ou de la joueuse. Contrairement à Pokémon Go en revanche, les rencontres en question sont très rarement mémorables. D'abord, elles sont présentées sur la carte sous la forme d'un logo, plutôt que de laisser apparaître directement la créature, l'objet ou la personne. On peut trouver à ce système un côté mystérieux, mais il ne fonctionne pas pour une simple raison : on est généralement déçu par ce que l'on découvre -- un effet lootbox un poil pénible.
L'univers de Harry Potter est riche en créatures et objets intéressants, mais on sent que Niantic a voulu remplir son jeu avec tout ce qui lui passait par la main. Difficile de se réjouir quand on tombe sur un « jeu de bavboules » au détour d'une rue, à moins d'être un fan acharné de la franchise. Même les rencontres avec les personnages et animaux emblématiques (Hagrid, Hedwige, le Magyar à pointes) tombent à l'eau une fois qu'on se rend compte qu'elles sont retranscrites dans un simple registre. Ici, pas de représentations 3D, mais de simples autocollants qui ne feront plaisir qu'aux grands fans des albums Panini.
Duels de signes
Si elles ne sont pas révolutionnaires, les phases de combat de Harry Potter : Wizards Unite ont le mérite d'offrir un certain challenge. On ne parle pas ici de celles qui prennent place à chaque rencontre, et qui demandent simplement aux joueurs de dessiner un signe, mais des affrontements dans les forteresses.
Dans ces lieux, qui offrent les récompenses les plus rares, il faut aussi tracer un symbole, mais surtout bien gérer ses potions, sa vie et le temps imparti pour affronter tous les ennemis d'un niveau. Il n'est pas rare de tomber sur des adversaires très puissants qui demanderont une bonne préparation ou l'aide de quelques amis. Il faut notamment choisir la bonne profession (auror, magizoologiste ou professeur) pour s'adapter aux ennemis. Une bonne idée de la part de Niantic, surtout qu'elle pousse les joueurs à coopérer et à s'entraider pour obtenir les bonus fournis par ces métiers.
L'histoire de « La Calamité »
S'il y a bien un élément qui différencie Harry Potter : Wizards Unite de Pokémon Go, c'est la présence d'une véritable histoire. Si de nombreux éléments du monde des sorciers se sont retrouvés chez les moldus, c'est à cause d'un phénomène appelé « La Calamité ». Plutôt que de l'utiliser comme simple prétexte sans aller plus loin, Niantic a disséminé des indices sur son origine parmi certains objets à collectionner. La réussite de défis amène également certains personnages (comme Harry Potter) à faire quelques commentaires sur cette affaire et les personnes qui y sont liées.
Le scénario de Wizards Unite a du potentiel, mais il est malheureusement trop en retrait par rapport à tout ce qui est proposé dans le jeu. Entre les potions à créer soi-même, la découverte de portoloins (qui permettent de déverrouiller des zones secrètes) ou encore les missions quotidiennes, la masse de contenu est conséquente. Un point positif en théorie, qui devient négatif dans ce cas puisque l'histoire se retrouve ensevelie. Reste à voir si Niantic corrigera le tir avec de futures mises à jour et l'organisation d'événements.
Alors certes, on se souvient qu'à son lancement, Pokemon Go n'était qu'un enchaînement aléatoire de Roucool et autres Rattata, mais le jeu avait réussi par son aspect social. Difficile de savoir si Wizards Unite traînera autant les joueurs dans les parcs et les rues.