Caterpillar aimerait bien jouir de l'exclusivité du mot « Cat »
Cette semaine, le Copyright Madness revient sur Caterpillar qui revendique l'exclusivité du mot Cat, un influenceur dépose une marque avec la phrase Mom, I'm Fine et la Cour de justice de l'Union européenne qui ne reconnait pas les trois bandes d'Adidas comme une marque. N'oubliez pas les paroles.Copyright Madness
https://www.numerama.com/pop-culture/527262-en-conflit-avec-genius-google-indique-maintenant-la-source-des-paroles-de-chansons-quil-affiche.html
Fête de la musique. Le hasard du calendrier nous propose une dérive musicale qui mêle les fabricants de guitares Gibson et Dean Guitars. Le premier accuse le second d'avoir violé son copyright sur 7 modèles de guitares. Gibson accuse son concurrent d'avoir reproduit les mêmes formes d'instruments. Cela pourrait produire une confusion auprès des consommateurs qui pourraient croire qu'il s'agit d'une Gibson au lieu d'une Dean...En même temps, une guitare ressemble à une guitare. Gibson utilise un argument facile pour tenter d'écarter un concurrent. Ce n'est pas la première fois et Gibson a déjà été débouté dans une affaire similaire. La musique n'adoucit pas toujours les mœurs...
Trademark Madness
Voyage, voyage. Jonathan Kubbens est un influenceur qui s'est fait connaître sur les réseaux sociaux en partageant des photos de ses voyages. il se met en scène avec le message « Mom, I'm Fine » (Maman, je vais bien). Au départ, il s'agissait de véritables messages qu'il envoyait à sa mère pour la rassurer, puis c'est rapidement devenu viral. Face à l'audience qu'il générait, des marques ont investi dans son activité et l'ont transformé en voyageur professionnel. Autrement dit, il était rémunéré par des marques pour se faire prendre en photo dans des situations originales avec le fameux message. Constatant le succès de ses publications, il a décidé d'enregistrer le message en marque bien que dépourvu de caractère distinctif et relevant du langage courant. Toutefois, l'enregistrement de sa marque s'applique uniquement au niveau européen. Cette limite territoriale a permis à une entreprise de prêt-à-porter canadienne de commercialiser en édition limitée des vêtements sur lesquels sont inscrits les mots « Mom, I'm Fine ». L'entrepreneur considère qu'il s'agit d'une violation de marque et l'entreprise déclare avoir voulu entamer des négociations avec lui qui sont restées lettre morte. À trop jouer avec la propriété intellectuelle, on risque de ne plus aller très loin...
Pipi de chat. La propriété intellectuelle est souvent le règne de la loi du plus fort. Le fabricant d'engins de chantier Caterpillar nous en donne la preuve avec une affaire qui implique son surnom, Cat. En effet, l'entreprise américaine a décidé de s'attaquer à un café qui s'appelle Cat & Cloud et met tout en œuvre pour faire annuler l'enregistrement de la marque de l'enseigne à cause du mot « cat », chat en anglais, comme s'il lui appartenait. Caterpillar est en mode bulldozer pour s'approprier un mot qui n'a aucun lien avec l'entreprise et qui sert à désigner un animal ! Si un chat retombe toujours sur ses pattes, on espère que Cat & Cloud s'en sortira indemne...
Copyright Wisdom
Géométrie. Toutes les dérives que nous compilons chaque semaine ont de quoi donner le tournis. Mais parfois, des juges font preuve de sagesse et sont un rempart à certaines dérives de la propriété intellectuelle. On a appris cette semaine que la Cour de justice de l'Union européenne a remis l'équipementier Adidas à sa place. Plus précisément, le tribunal a confirmé la nullité de la marque au niveau de l'Union qui se présente sous la forme de trois bandes parallèles dans n'importe quelle direction. L'entreprise pensait que son logo à trois bandes était suffisamment distinctif pour bénéficier d'une protection. Mais elle n'a pas réussi à acquérir un caractère distinctif par l'usage dans suffisamment de pays membres de l'UE. On peut dire qu'Adidas s'est fait battre à plate couture !
https://twitter.com/CourUEPresse/status/1141289677229645825
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