Une erreur dans le texte ?

C'est le bon endroit pour nous l'indiquer !
Attention, ce formulaire ne doit servir qu'à signaler une erreur. N'hésitez pas à utiliser la page de contact pour nous contacter ou nous faire part de vos suggestions. Merci.

Etape 1

Cliquez sur les paragraphes contenant des erreurs !

Mieux vaut tard que jamais : la commune de Laguiole retrouve le droit d'utiliser son propre nom

Et voici la nouvelle compilation hebdomadaire de l'actualité des dérives de la propriété intellectuelle, préparée par Lionel Maurel et Thomas Fourmeux, spécialistes de la question du copyright.

Cette semaine, le Copyright Madness revient sur le village de Laguiole qui retrouve le droit d'utiliser son nom, l'AFP qui est prise en flagrant délit de conflit d'intérêt et le jeu Fortnite qui continue à faire parler de lui sur le plagiat chorégraphique. Bonne lecture et à la semaine prochaine !

Copyright Madness

Conflit d'intérêtsLa directive européenne sur le droit d'auteur arrive à la dernière étape avant un vote final du Parlement européen, fin mars. Tout le processus d'adoption aura été émaillé par un lobbying forcené, tant par les GAFAM que par les ayants droit. Mais cette semaine, on a appris que des dérapages importants ont eu lieu. À la fin février, la Commission européenne a publié une vidéo très étrange, qui accusait littéralement les opposants à la directive d'être des conspirationnistes ou même des bots mis en place par les GAFAM. En creusant, l'eurodéputée Julia Reda a réussi à établir que la production de cette vidéo avait été confiée à l'AFP, qui figure parmi les soutiens déclarés au texte. L'agence de presse s'est donc trouvée en plein conflit d'intérêts et cela explique la partialité du traitement de la question. À tel point d'ailleurs que Bruxelles a dû retirer la vidéo. L'AFP devrait se rendre compte que c'est exactement ce genre d'atteinte à la déontologie du journalisme qui fait naître les théories conspirationnistes...

Tu peux courirFortnite est devenu un véritable phénomène dans le monde du jeu vidéo. Mais le jeu d'Epic Games risque de devenir un cas d'école en matière de propriété intellectuelle. Après l'acteur Alfonso Ribeiro qui l'avait accusé de plagiat pour avoir reproduit une danse qu'il effectuait dans la série Le Prince de Bel-Air, c'est au tour de deux anciens basketteurs de se plaindre pour la même chose. Comme beaucoup de sportifs, Jaylen Brantley et Jared Nickens sont connus pour leur chorégraphie de célébration intitulée « Running man ». Évidemment, Fortnite a intégré cette danse à son catalogue de réactions que les joueur peuvent activer sur leur personnage, sans demander l'avis des intéressés. Encore du temps de perdu avec cette procédure qui sera certainement classée sans suite. Epic Games devrait peut-être rebaptiser son jeu Danse avec les stars...

L'argent n'a pas d'odeurLes sociétés chargées de défendre les intérêts des titulaires de droits mènent souvent la même stratégie contre le téléchargement illégal. Ils utilisent la loi américaine du Digital Millenium Copyright Act et signalent une infraction pour obtenir la désindexation de pages par les moteurs de recherche. Certaines, à l'image de DMCAForce, choisissent des méthodes différentes. Cette association de défense des titulaires de droits a contacté directement un site de téléchargement illégal pour lui proposer un partenariat. Le site en question affiche de la publicité dont une partie des revenus générés par le trafic des utilisateurs du site revient aux ayants droit. C'est un peu comme si Louis Vuitton récupérait une commission sur les sacs contrefaits vendus sous le manteau. Peu importe d'où vient l'argent du moment qu'il arrive dans leurs poches...

Trademark Madness

TranchantCette semaine voit arriver la fin d'un Trademark Madness qui durait depuis plus de 20 ans ! Le village aveyronnais de Laguiole, célèbre pour sa production artisanale de couteaux, a réussi à récupérer le droit d'utiliser... son propre nomUn habitant du Val-de-Marne avait eu l'idée de déposer en 1993 une vingtaine de marques qu'il utilisait pour vendre non seulement des couteaux, mais aussi beaucoup de choses saugrenues, comme des barbecues ou des engrais. Une longue bataille judiciaire s'était engagée qui a connu plusieurs rebondissements. Mais les commerçants du village vont à présent pouvoir souffler. Ce qui est surprenant, c'est qu'il ait fallu deux décennies pour empêcher qu'un village se fasse exproprier de son propre nom par un petit malin...

CheeeeeseLa marque de vêtements Puma vient de commercialiser un nouveau modèle de chaussures conçues par le designer Mike Cherman. Mais ce nouveau modèle n'a pas été bien accueilli par tous et en particulier par la société In-N-Out Burger. Le fast food accuse Puma d'avoir réutilisé à son insu son logo en forme de palmier et les couleurs rouge et jaune de l'enseigne. D'après le restaurant, Puma cherche à tromper les consommateurs en s'appuyant sur sa notoriété. Puma est peut-être allé un peu loin en postant une vidéo sur Instagram où l'on voit les fameuses chaussures marcher sur des hamburgers. D'accord un steak trop cuit peut être dur comme de la semelle, mais de là à le confondre avec une basket, il faut y aller.

Patent Madness

Au voleur ! Il est en train de se produire une sorte de renversement de l'histoire à propos d'Apple et de l'iPhone. Au départ, la société de feu Steve Jobs a attaqué tous ses concurrents en les accusant de violer ses précieux brevets, déclenchant la fameuse guerre des brevets. Mais à présent, ce sont d'autres compagnies qui se retournent contre Apple pour lui faire cracher quelques millions. C'est le cas par exemple de la société Qualcomm qui estime que trois de ses inventions seraient impliquées dans la fabrication de l'iPhone. L'histoire tourne à la bataille de chiffonniers, puisque Apple réplique en affirmant qu'un de ses ingénieurs était à l'origine d'un des brevets. Un procès s'ouvre cette semaine pour essayer de déterminer qui a raison, mais soyons certains que ce n'est pas le dernier qui concerne le fameux smartphone de la marque à la pomme...

Le Copyright Madness vous est offert par :

Lionel Maurel

Thomas Fourmeux

Merci à celles et ceux qui nous aident à réaliser cette chronique, publiée sous licence Creative Commons Zéro, notamment en nous signalant des cas de dérives sur Twitter avec le hashtag #CopyrightMadness !