Le magasin de jeu vidéo Steam a hébergé pendant plus de deux semaines la fiche de présentation de « Rape Day », un jeu dans lequel il faut « jouer » à violer des femmes. Le jeu « pour sociopathes » a finalement été retiré avant d’être mis en ligne.

« Rape Day est un roman graphique dans lequel vous contrôlez les choix d’un sociopathe pendant une apocalypse de zombies », explique le site internet du jeu vidéo, dont la fiche de présentation a été hébergée sur Steam pendant deux semaines. Elle a finalement été retirée de la plateforme de jeux vidéo en ligne le lundi 4 mars 2019, après les plaintes d’internautes ayant découvert les premières images du jeu, qui devait sortir en avril 2019.

Ces visuels sont très choquants. Dans les captures d’écran que Numerama a pu prendre avant que le jeu soit retiré de Steam, on voit des femmes, souvent nues, être violées par le personnage masculin. Elles sont poursuivies, battues, menacées d’un pistolet dans la bouche. Rape Day est un « jeu » narratif, ce qui signifie que ce sont des images de synthèse qui défilent en fonction du choix du « joueur ».

« Vous devez harceler verbalement, tuer et violer des femmes »

Le jeu, visiblement amateur, était marqué comme « réservé aux adultes », mais le degré de violence gratuite, de surcroit à l’encontre des femmes, a marqué de nombreux internautes qui l’ont signalé. Comme cela a été souligné dans de plusieurs critiques, le nom du jeu contient littéralement le mot « viol », mais n’a pourtant pas été détecté comme potentiellement problématique par Valve, le studio américain de jeux vidéo à qui appartient Steam.

« Vous contrôlez les choix d’un tueur et violeur en série pendant une apocalypse de zombies. Vous devez harceler verbalement, tuer et violer des femmes au cours de votre progression dans l’histoire », énonçait clairement la description du contenu.

Capture d'écran de "Rape Day" avant suppression

Capture d'écran de "Rape Day" avant suppression

Les problèmes de modération de Steam

Avant que le jeu ne soit définitivement retiré par Steam, son créateur avait publié un message lunaire le 19 février 2019, affirmant que son jeu était pour « une audience de niche » et qu’il méritait à ce titre d’être en ligne, notamment en étant marqué pour adultes. « Si ce n’est pas votre genre de jeu, vous n’avez pas besoin d’y jouer. Mais comme d’autres l’ont déjà dit, j’ai essayé de faire un jeu auquel j’aurais aimé jouer, et il y a d’autres gens comme moi. 4 % de la population mondiale sont des sociopathes, et le nombre de personnes qui pourraient se divertir avec ce genre de contenus n’est même pas limité aux sociopathes.  »

Capture d'écran de "Rape Day" avant suppression

Capture d'écran de "Rape Day" avant suppression

Dans un message publié le 5 mars 2019 après que la fiche du jeu a disparu de Steam, son créateur affirme que Rape Day est « prêt » mais qu’il est « en train d’être analysé » par Steam. L’entreprise n’a pas encore répondu.

Ce n’est pas la première fois que Valve est critiqué pour le genre de jeux qu’il permet d’héberger sur Steam. En mai dernier, la plateforme avait déjà laissé en ligne la fiche de présentation d’un jeu de fusillade dans une école, puis l’avait finalement retirée après qu’une pétition avait demandé sa suppression.

Les règles de modération de Valve sont très floues, comme l’a rappelé Polygon. En juin 2018, l’entreprise a soulevé de nombreuses interrogations en affirmant : « Nous estimons que la meilleure approche est d’autoriser tout sur le magasin Steam, sauf pour les choses qui sont illégales ou simplement du trolling », sans préciser ce que cette notion-valise de « troll » pouvait bien contenir. En revanche, pour l’incitation à une agression sexuelle, on sait : elle est punie de 5 ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.

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