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A Place Further than the Universe : le feel-good anime de l’année

Véritable bol d’air frais de la cuvée d’animés sortie cette année, A Place Further than the Universe nous entraîne dans une odyssée vers l’un des lieux les plus hostiles mais aussi les plus merveilleux de notre planète : l’Antarctique.

Il fut un temps, que les plus jeunes n’ont peut-être pas connu (au début des années 2000 et bien avant), où l’animation japonaise ne faisait pas majoritairement des adaptations. Une série TV semblait davantage être un terrain d’expérimentations visuelles et sensitives pour les animateurs, les scénaristes et les réalisateurs. Aujourd’hui les titres originaux sont moins présents. A Place Further than the Universe est de ceux-là et il nous rappelle qu’il existe encore de véritables auteurs. Il s’agit ici du duo de No Game No Life : la réalisatrice Atsuko Ishizuka et le scénariste Jukki Hanada.

Atsuko Ishizuka n’avait jusqu’à présent travaillé que sur des adaptations, notamment Sakurasô no Pet na Kanojo en 2012 d’après un script de Mari Okada. Avec son style visuel fort, elle s’est rapidement imposée comme une personnalité phare du studio Madhouse.Au même titre que Naoko Yamada ou Mari Okada, elle symbolise un changement majeur au sein de l’industrie de l’animation japonaise : l’émancipation des femmes et leur réussite dans un milieu patriarcal. Kyoto Animation avait ouvert la voie et aujourd’hui, la parité est quasiment respectée au sein des studios.

La Marche des Impératrices

Silent Voice, Maquia : When the Promised Flower Blooms, A Place Further than the Universe et bien d’autres apportent un visage bien venu à un milieu réputé sexiste (animation comme manga). Mais sinon, A Place Further than the Universe ou Yorimoi, en version originale abrégée, cela raconte quoi ?

Mari "Kimari" Tamaki, une lycéenne de deuxième année, rêve de partir en voyage. Mais elle n’a jamais osé franchir le pas, par peur de sortir de sa zone de confort. Un jour, elle fait la connaissance de Shirase Kobuchizawa. Cette autre élève du lycée économise depuis longtemps pour partir en Antarctique, où sa mère a disparu il y a trois ans. Bientôt rejointes par Hinata Miyake et Yuzuki Shiraishi, les quatre héroïnes décident de partir ensemble vers le pôle Sud...

Comme le souligne son sous-titre, la série raconte une histoire menant en Antarctique. Ainsi, nous allons suivre le périple de ce groupe, du lycée jusqu’à la station Shôwa, en passant par Singapour et bien sûr le long trajet en bateau. Nous assistons aussi à leur rencontre, leur amitié naissante et leur relation fusionnelle qui se met en place au fil des péripéties. Le soin apporté aux personnages et l’aspect très documenté de l’ensemble renforcent le sentiment d’authenticité. Chacune des protagonistes se fixe des objectifs clairs à atteindre, soit à la fin d’un épisode, soit à la fin de la série. Une des héroïnes s’appelle Shirase, comme le célèbre brise-glace japonais, qui tire lui-même son nom du premier explorateur nippon du continent austral. Un bel hommage.

La station Shôwa où sont accueillies les protagonistes existe vraiment et elle a fêté ses 60 ans d’existence l’an passé. Dans la série, le chef d’expédition est une femme et la plupart des postes importants sont alloués à des femmes (dans la réalité, c’est tout autre). La base est un centre de recherche où l’on étudie le réchauffement climatique et l’impact de celui-ci sur la région. Toutefois, l’animé n’a pas la prétention d’être un manifeste écologique. Ceci est brièvement explicité mais cela reste uniquement en toile de fond. Yorimoi raconte avant tout le voyage initiatique d’une jeune fille incapable de faire son deuil tant qu’elle n’aura pas foulé la terre où sa mère est décédée.

Lieu unique et majestueux, l’Antarctique n’en est pas moins dangereux. Le spectateur en a bien conscience et la série n’a pas la prétention de le prendre par la main pour lui montrer cela. Une seule nuit passée à l’intérieur d’un véhicule, alors que le blizzard souffle à l’extérieur, suffit à nous faire comprendre que l’Homme n’est pas maître des lieux. Dans A Place Further than the Universe, nous passons régulièrement du rire aux larmes, et inversement. La comédie est très présente et certaines séquences vous arracheront souvent un sourire, voire plus. Notamment lorsque Kimari doit convaincre sa mère de la laisser partir durant trois mois, ou bien lors de la dégustation de durian à Singapour, dont on sentirait presque l’odeur nauséabonde.

Nous savions que le duo Ishizuka/Hanada était à l’aise avec le genre. Si No Game No Life était une comédie qui assumait sa vulgarité, Yorimoi joue sur un registre plus chaleureux tout en proposant une réflexion pertinente sur la nature humaine, par exemple sur la capacité à aller de l’avant après avoir vécu un drame. Une vision optimiste de la vie, qui, comme son héroïne à la fin de l’histoire, vous donnera probablement un grand sourire.

Les 13 épisodes sont disponibles chez Crunchyroll.