Les éditeurs de Total War: Rome II ont dû mettre fin à une polémique, amorcée sur des blogs d’extrême droite, autour de la présence de personnages féminins dans le jeu.

Depuis 3 jours, Total War: Rome II subit un raid de critiques négatives sur la plateforme Steam. Entre le 23 et le 26 septembre 2018, 1 642 joueurs ont publié une critique négative, soit 15 % du total reçu par le jeu, qui reste autour des 75 % de satisfaction . À l’origine de cette vague de plaintes se trouve la possibilité d’avoir des femmes générales… datée d’une mise à jour du 7 mars 2018.

Le YouTubeur gaming anglais Mark Brown s’est chargé de résumer la suite d’événements qui ont abouti à ce raid contre l’évaluation du jeu dans un thread intitulé : « Les bébés gamers à nouveau dans leurs œuvres ».

La mise à jour initiale, Desert Kingdoms, n’avait causé que très peu de remous dans la communauté. Chaque empire a un pourcentage de chance de voir des personnages féminins apparaître comme générale recrutable. Les États Grecs, Rome, Carthage et certaines factions de l’Est sont à 0 %, tandis que les Koush sont à 50 % et le reste des factions entre 10 et 15 %. The Creative Assembly, l’éditeur du jeu, s’est lui-même chargé de donner ces chiffres, qui avaient déjà été dataminés pour désamorcer ce début de polémique.

Le jeu de stratégie, sorti en septembre 2013, et huitième épisode de Total War, restitue une certaine réalité historique. C’est cet argument, déjà utilisé par les détracteurs de Battlefield V, qui est revenu sur le devant de la scène pour justifier la haine envers la présence de femmes dans le jeu. Au départ de la polémique, un post Steam qui laisse entendre que 50 % des généraux sont de genre féminin, capture d’écran à l’appui. Elle présente une partie où cinq personnages féminins occupent toutes les places de générale. Or, ce scénario s’avère très peu probable statistiquement. Très rapidement relayé sur des blogs d’extrême droite dont on ne fera pas la promotion, la rumeur prend de l’ampleur et mène au raid de critique.

Le précédent Battlefield V

CA Ella, une développeuse de The Creative Assembly avait déjà répondu à des critiques sur le forum, le 13 août 2018 : « Je le dirai encore : les jeux Total War sont historiquement authentiques, et non historiquement exacts. Si avoir des unités féminines vous énerve à ce point, vous pouvez soit les enlever du jeu grâce à des mods, soit tout simplement ne pas jouer ».

Les joueurs énervés se sont empressés de réclamer sa démission auprès de l’éditeur, qui bien évidemment n’a pas bronché, et s’est contenté de publier son communiqué du 25 septembre. Ce drama, fomenté par une petite partie de la communauté, fait forcément écho à celui qu’a subi Battlefield V en incluant des personnages féminins dans son jeu autour de la Seconde Guerre mondiale. L’éditeur EA Games avait réagi de la même manière que The Creative Assembly : «Acceptez-le ou n’achetez pas le jeu ». La discussion autour de l’exactitude historique des rôles féminins dans ces jeux vidéo ne justifie en rien les vagues de haine qu’elle suscite. La bonne nouvelle, c’est que les éditeurs restent inflexibles face à ces critiques. Total War: Rome II dispose même d’un mod Matriarchy pour que tous les personnages soient féminins.

 

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