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Test de Dead Cells : un enfer de pixels

Après plusieurs mois d'accès anticipé sur Steam, Dead Cells est prêt pour le grand saut. Nous avons testé pour vous cet atterrissage en enfer. 

Une île bizarre. Un héros sans tête. Une fuite nécessaire vers l'avant. Des monstres à n'en plus finir. En apparence, Dead Cells ressemble à un jeu vidéo comme on en a approché des dizaines. En substance, le digne héritier des Castlevania et représentant du genre rogue-lite -- tel Binding of Isaac -- est une pépite qui a déjà connu le succès à la faveur d'un accès anticipé sur PC. Désormais disponible à peu près partout (sauf sur mobile), Dead Cells peut se résumer ainsi : un voyage addictif en enfer.

Avant de plonger dans le vif du sujet, il faut savoir que Dead Cells s'inspire particulièrement de Dark Souls. Comme dans les titres de From Software, l'expérience concoctée par Motion Twin, un studio situé à Bordeaux, exige du joueur exigence et résilience. Il s'agit encore d'un jeu qui n'est pas fait pour tout le monde, car il nécessite de faire de nombreux sacrifices pour atteindre son but -- et ils en valent la chandelle.

https://www.youtube.com/watch?v=02G3GUt6Nzo

Un enfer de pixels

On ne dira pas grand-chose sur le scénario de Dead Cells, sans doute parce qu'il n'y a justement rien à dire. Pour faire simple, on incarne un personnage mystérieux qui doit s'échapper coûte que coûte d'une île hostile, à peine aidé par des alliés aussi bizarres que les ennemis à affronter. On comprend vite que la narration est en retrait : tout juste est-elle subtilement intégrée à des éléments, liés à des environnements diamétralement opposés. Il est également possible d'affirmer que Motion Twin ne manque pas d'humour quand on constate l'autodérision qui se dégage parfois de son jeu.

Artistiquement, les développeurs ont opté pour le fourre-tout et une patte graphique à la finition pixelisée qui ne manque pas de charme. Ainsi, ils n'ont pas peur de faire cohabiter des golems, des zombies et des archers avec des monstres plus robotisés. Ce constat vaut également pour les décors, allant puiser très loin dans les inspirations. Il y a beaucoup de Castlevania dans Dead Cells, mais pas seulement. On y voit davantage la preuve d'un travail bien fait, que d'un manque d'imagination.

Combattre. Mourir. Réessayer

Ce ton parfois léger a tendance à trancher avec un gameplay intelligemment orchestré et exécuté. Les habitués des jeux qui mélangent action, plateforme et exploration dans des graphismes 2D retrouveront vite leurs marques, surtout avec un héros dont les mouvements répondent du tac au tac. Ils seront juste déboussolés au premier game over, s'ils s'attendent à repartir à un checkpoint afin d'enchaîner jusqu'au dernier boss. Dans Dead Cells, il y a cette notion de mort permanente : il est nécessaire de tout recommencer depuis le début à chaque fois que vous passez de vie à trépas. En quelque sorte, on court après la fatalité.

Vous recommencerez encore, et encore, et encore dans le but d'apprendre et de ne plus faire d'erreurs, car Dead Cells ne pardonne rien. Ceci étant dit, ne croyez pas que tous vos multiples essais ne serviront à rien. Au-delà de la simple maîtrise du gameplay et de l'arsenal aléatoire mis à disposition, ils permettent de récolter des cellules à échanger contre des objets très utiles durant les combats ou indispensables pour se faciliter la vie (par exemple, des potions). Tous ces éléments débloqués se transposent d'une partie à l'autre, à l'image des runes qui confèrent des pouvoirs donnant accès à certaines zones. Vous n'aurez jamais le sentiment de mourir pour rien dans Dead Cells. D'où cette propension du jeu à vous rendre addictif.

Pour casser la routine, Motion Twin a pensé à réagencer les quelques niveaux traversés à chaque tentativeSi on finit, à l'usure, par reconnaître les différentes portions assemblées, force est de constater que le studio a suffisamment travaillé le level design pour ne jamais tomber dans la redite. Là encore, il y a un double bénéfice : éviter que le joueur se lasse ou, à l'opposé, qu'il ne s'habitue trop à ce qui l'attend. Cet ingrédient participe lui-aussi à ce goût prononcé pour le challenge.

Un contenu riche

Sans aucun doute, Dead Cells appartient à la caste des expériences Die&Retry qui peuvent rendre zinzinD'autant qu'il se pare de suffisamment de choses à looter pour celles et ceux qui adorent découvrir de nouvelles armes et pièces d'équipement. Sur ce point, on peut pester contre l'injustice de l'aléatoire, certaines sessions étant moins chiches que d'autres. Les plus mécontents seront ravis d'apprendre qu'il existe un moyen de forcer les éléments les plus puissants à apparaître -- mais sachez qu'il faudra lâcher plusieurs dizaines de cellules.

Si Motion Twin a imaginé un tel arsenal, c'est certainement pour répondre aux différentes menaces posées par les créatures que le héros doit éliminer sur le chemin qui le mène à la liberté. Un telle diversité de moyens de tuer offre l'opportunité de peaufiner son style. Entre les grenades, les épées, les massues, les boucliers, les pièges et les mutations, il est très facile de trouver son bonheur. Que l'on possède un instinct offensif ou défensif, Dead Cells prodigue de nombreux moyens pour permettre à chacun d'arriver au générique de fin.

Paradoxalement, votre quête dans Dead Cells peut très vite se terminer. Sa structure, si alambiquée soit-elle, consiste à traverser plusieurs tableaux -- pas toujours les mêmes, selon vos choix -- jusqu'à l'ultime face-à-face. En moins d'une heure, l'affaire peut être pliée. L'intérêt est donc ailleurs : c'est bien davantage le cheminement que le résultat qui importe, votre capacité à être allé au bout de vous-même pour triompher coûte que coûte. Et comme Dead Cells laisse la possibilité, soit de prendre le temps de tout fouiller, ou de le finir le plus rapidement possible, chacun y trouvera son compte. On lui promet d'ailleurs un bel avenir dans le domaine du speedrunning.

Dead Cells est disponible sur PC, PlayStation 4, Xbox One et Switch.