Découvrez chaque semaine un jeu de société que nous avons sélectionné pour vous (avec amour et passion). Cette semaine, c’est The Mind qui est à l’honneur.

Le jeu de cette semaine est, de loin, le plus simple jamais présenté dans cette rubrique. Et sauf à vous expliquer un jour le pile ou face, il devrait le rester pour quelques temps encore. Pourtant il est en lice pour remporter le prestigieux Spiel des Jahres, l’équivalent ludique des Oscars du cinéma. Intriguant, non ?

Chaque partie de The Mind débute au niveau 1 et chaque joueur commence avec une seule carte en main. Il y en a cent en tout, numérotées de 1 à… 100.

The Mind

Les joueurs doivent coopérer dans le but de poser toutes leurs cartes dans l’ordre croissant. Mais sans communiquer d’aucune manière. Sans parler donc, mais sans faire de geste ou de signe non plus.

Il n’y a pas de tour de jeu à The Mind, chacun joue quand il pense que c’est à lui. Quand il le sent, un joueur pose sa carte sur la table. Tout va bien si personne d’autre ne possède de carte plus petite. Dans le cas contraire, on perd un petit lapin (sic). On commence la partie avec autant de lapins que de joueurs. Et on perd la partie en même temps que le dernier lapin. Heureusement on en regagne après avoir passé certains niveaux.

Chacun joue ainsi sa carte quand il estime que c’est le bon moment. Et quand toutes les cartes sont posées, on passe au niveau 2. C’est le même principe, sauf que chaque joueur commence avec deux cartes en main. Puis avec trois au niveau 3, et ainsi de suite.

The Mind

Imaginons par exemple que nous sommes au niveau 3 et que j’ai les cartes 4, 27 et 93 en main. Je vais donc (très) rapidement jouer mon 4. Puis attendre quelques secondes pour jouer le 27. En espérant que mon coéquipier joue son 23 avant moi. J’ai le temps pour le 93. Je peux attendre un bon moment. Mais plus ou moins que celui qui possède le 97 ?

Heureusement, à tout moment un joueur peut demander d’utiliser un shuriken (re sic). Si le groupe est d’accord, chaque joueur défausse sa plus petite carte. Cela permet, d’une part, de se débarrasser d’une carte, mais surtout de donner un indice sur la main de ses coéquipiers. La partie commence avec un seul shuriken, mais on en récupère à la fin de certains niveaux.

La partie est gagnée si on parvient à passer un nombre de niveaux dépendant du nombre de joueurs (dix à trois joueurs par exemple). Et elle est perdue si le dernier petit lapin meurt.

Pourquoi c’est bien

Passons rapidement sur le thème totalement improbable de The Mind. Nous non plus n’avons rien compris. Mais peu importe de toute manière.

L’intérêt du jeu est ailleurs. Tellement qu’il est assez difficile d’expliquer ce qui le rend intéressant. On imagine même assez mal, avant d’y jouer, que The Mind puisse être autre chose que totalement hasardeux et sans intérêt. Et pourtant.

Pourtant ça fonctionne bel et bien. On se prend au jeu, on enchaîne les parties. On essaye de progresser et d’atteindre des niveaux de plus en plus élevés. Et on se rend compte que la sauce prend.

Une expérience ludique

Attention cependant, car tout cela dépend énormément des joueurs autour de la table. Le jeu peut tomber complétement à plat dans certains groupes. Heureusement, l’investissement reste suffisamment modeste pour pouvoir se laisser tenter sans regret.

The Mind

The Mind est particulièrement intéressant si vous jouez régulièrement avec les mêmes camarades de jeu. Le groupe va apprendre de ses erreurs. Apprendre également à se synchroniser. Sur le plus rapide ou le plus lent. À jouer les shurikens au moment opportun. À déchiffrer les hésitations. La tagline du jeu, « Ne faisons qu’un… ! », prend alors tout son sens.

Nous n’avons pas encore fait suffisamment de parties pour nous en lasser. Mais, soyons honnêtes, la durée de vie de The Mind doit finalement être assez limitée. Est-ce un problème ? Absolument pas, car c’est une expérience ludique originale qui vaut la peine d’être essayée.

Quelques rabat-joies pourraient suggérer de compter mentalement pour se synchroniser. Oui, en effet. Mais le jeu perdrait alors tout son intérêt et deviendrait d’un ennui des plus profonds. Vraiment, ça n’en vaut pas la peine. Ici c’est l’expérience de groupe qui prévaut, pas le fait d’arriver au dernier niveau.

Bref, vous l’aurez compris, inutile de sonder notre esprit pour savoir si nous vous recommandons The Mind. Pour nous, c’est un gros oui !

  • The Mind est un jeu de Wolfgang Warsch
  • Illustré par Oliver Freudenreich
  • Édité par Oya
  • Pour 2 à 4 joueurs à partir de 8 ans
  • Pour des parties d’environ 20 minutes
  • Au prix de 9,95 € chez Philibert

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