L’un des clones de T411 a renouvelé son adresse principale, en activant une nouvelle extension de nom de domaine. Un changement qui survient alors que le ministère de la culture a déclaré vouloir muscler davantage la Hadopi.

Il y a du changement dans l’air chez Torrent411. Le site web spécialisé dans le partage d’œuvres culturelles piratées via le protocole BitTorrent s’est doté ces jours-ci d’une nouvelle adresse, dont l’extension se termine par « .club ». La précédente, qui utilisait le domaine de premier niveau « .xyz », reste opérationnelle mais une redirection est désormais en place.

Torrent411 est l’un portails de téléchargement illicite qui est né dans le sillage du T411 historique, dont la fermeture a été obtenue l’été dernier après une opération de police et trois ans d’enquête. La disparition de la plateforme n’avait toutefois pas mis fin aux échanges en P2P : plusieurs sites ont émergé et rencontré un fort succès, comme YggTorrent et un clone de T411, qui ont fini d’ailleurs par fusionner.

BitTorrent

Un partage par BitTorrent.

Source : nrkbeta

Fréquenter Torrent411 n’est pas sans risque. En récupérant des fichiers via le site pour les obtenir en P2P, un internaute peut être détecté par les ayants droit, dans le cadre de la riposte graduée mise en place par la loi Hadopi. Une procédure peut être lancée contre lui, s’il est repéré à plusieurs reprises en train de télécharger des oeuvres en dehors de l’offre légale.

Par ailleurs, le code de la propriété intellectuelle fournit à l’industrie culturelle des leviers juridiques pour lancer des actions judiciaires contre des internautes qui seraient, par exemple, des acteurs importants du partage en P2P ou bien monsieur ou madame-tout-le-monde, histoire de faire un exemple et rappeler à tout le monde que personne n’est à l’abri.

Durcissement de la lutte anti-piratage

Aucune explication n’a été donnée sur ce changement d’adresse. Il survient en tout cas dans un contexte particulier, où la ministre de la culture entend relancer la lutte contre le piratage sur Internet, en remettant sur la table plusieurs pistes qui avaient été évoquées autrefois, comme le blocage actualisé des sites, la lutte contre le financement, le retrait des sites des moteurs de recherche et la liste noire de sites pirates.

Cette liste noire doit être produite assez rapidement. C’est en tout cas le souhait de la ministre, Françoise Nyssen, qui a confié ce travail à… la Hadopi. La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet devrait par ailleurs voir ses prérogatives évoluer, afin d’aller au-delà du P2P et ainsi s’attaquer au téléchargement direct et au streaming.

Torrent411 a de grandes chances de figurer dans la liste noire de la Hadopi, et donc de se voir exclu des principaux moteurs de recherche — en particulier Google — et d’être bloqué par les plus importants fournisseurs d’accès à Internet. Torrent411 est en effet bien connu de l’industrie du divertissement, 23 organisations représentant 99 titulaires de droits ayant demandé le retrait de 2 745 liens de Google.


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