Et s'il n'y avait jamais de PlayStation 4 ?
Ken Kutaragi paye peut-être son obsession à vouloir mettre un lecteur Blu-Ray dans la PlayStation 3.
Conséquence sans doute du désastre de l'approvisionnement en PS3 (qui pourrait encore retarder la console en Europe de plusieurs mois), Ken Kutaragi a été prié de laisser ses fonctions de directeur exécutif de la division jeux vidéo du groupe Sony à Kazuo Hirai, directeur de la division jeux aux Etats-Unis. Officiellement, il s'agit pour Kutaragi d'une promotion, puisque l'homme devient président du conseil d'administration de Sony Computer Entertainment. En réalité, personne n'est véritablement dupe sur le fait que le père de la PlayStation paye une stratégie ratée et une rentabilité de plus en plus douteuse.
Jamais plus de nouvelle PlayStation ?
Mais certains se prêtent même à penser que ce jeu de chaises musicales pourrait cacher un changement de stratégie profond pour le géant de l'électronique. Ken Kutaragi, homme de culture "hardware", est remplacé à son poste par Kazuo Hirai, homme du "software". Yuta Sakurai, analyste de Nomura, voit dans ce changement de rôle "le début d'un glissement du matériel vers le logiciel". "Je ne peux plus imaginer une PlayStation 4 maintenant", dit-il. Dans une récente étude, iSuppli concluait que Sony devait perdre plus de 250 $ par console vendue.
Il nous semble cependant peu crédible de voir Sony abandonner une console qui est appelée à devenir de plus en plus le centre névralgique de toute la maison numérique. Microsoft commence déjà à imaginer qu'on puisse demain contrôler son chauffage ou la programmation de ses volets roulants depuis l'interface de la Xbox 360. La domotique et les loisirs numériques sont au coeur de la stratégie des fabricants de consoles de jeux-vidéo. Ca demande une plus grande expertise software, mais certainement pas d'abandonner totalement le hardware...