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Test de Fe sur PS4 : la féérie avant tout le reste

Après Unravel, le label indé EA Originals accouche de Fe, une autre bizarrerie qui ne laissera personne indifférent. 

Electronic Arts a décidé il y a quelques années de sortir de ses carcans habituels — les FIFA, Battlefield, Need for Speed et autres licences prémâchées — en allant taper à la porte de petites structures afin qu’elles développent des jeux plus exotiques sous un label qui en dit long, EA Originals. La première sucrerie du genre se nommait Unravel, avait le mérite de proposer autre chose, était mignon tout plein mais peinait finalement à se montrer mémorable au-delà de son habillage chatoyant.

Pour son deuxième essai, EA Originals accouche de FeDéveloppé par Zoink, il s’appuie sur les mêmes arguments : un voyage reposant, un héros à la bouille charmante et un gameplay simpliste.

Ô belle forêt

Un petit bonhomme s’avance dans une nature luxuriante à la direction artistique marquante et marquée. La palette de couleurs est volontairement exagérée, les formes sont polygonales, le calme qui y règne est d’une fraîcheur palpable. Dès les premières minutes, Fe impose son rythme et on sait d’emblée qu’on ne sera pas chahuté outre mesure.

Le titre de Zoink s’apparente plutôt à une balade tantôt enivrante tantôt intéréchiante au sein d’environnements très greenC’est un peu cryptique — comparativement à Unravel par exemple, beaucoup plus clair dans ses intentions et son message — et très, très épuré, la narration se contentant de non-dits et de quelques fresques à découvrir soi-même. Il y a du Journey dans Fe dans le sens où chacun vivra sa propre aventure. L’essence des jeux qui ne laissent personne indifférent.

Malgré son habillage particulier, Fe n’est pas si différent des autres concernant son gameplay, réduit à suivre un chemin très tracé au gré de plateformes et à la faveur de certains pouvoirs à obtenir. Sur ce point, on notera qu’ils ne seront pas tous nécessaires pour finir le jeu étant donné qu’ils se méritent via un nombre défini de cristaux optionnels à ramasser. On y voit des objets à collectionner susceptibles de prolonger un poil la durée de vie ne s’étalant pas au-delà des six heures en ligne droite. Sans doute un peu plus si vous ne comprenez pas toujours tout de suite de quoi il en retourne dans les différents décors traversés.

Un plaisir pour les oreilles

Autrement, Fe se distingue par son travail sur les sons et les bruitages, minimalistes pour accoucher d’un sentiment de plénitude pendant les pérégrinations. Il faut dire aussi que le héros dispose d’une compétence spéciale bien utile : la possibilité de communiquer avec les animaux afin d’être aidé et aussi d’apprendre leurs cris pour interagir avec la nature, qui a plus que jamais droit de cité ici. Il y a ce petit côté Metroidvania dans Fe, s’articulant autour de chemins bloqués dans un premier temps avant de devenir accessibles une fois tous les petits chants en notre possession.

Ce faisant, ne vous attendez pas à combattre dans FePacifiste, naturaliste et féérique, cet OVNI en oublierait presque de challenger le joueur si on met de côté ses quelques soucis techniques et sa prise en main mollassonne occasionnant des sauts parfois difficiles à jauger. C’est le syndrome Unravel : derrière la forme avantageuse et le potentiel se cache un gros sentiment de gâchis. Comprenez que Zoink aurait dû pousser son concept beaucoup plus loin, le système des cris à apprendre et à utiliser à bon escient n’étant jamais réellement exploité. Il aurait pourtant mérité des puzzles complexes et aurait pu prétendre à des mécaniques davantage ingénieuses.

Zenitude

Les seules craintes ressenties sont liées aux rares séquences empruntant à l’infiltration, quand il s’agit d’échapper aux ennemis — appelés les Silencieux — via des buissons. On a connu plus palpitant et difficile, même si la menace bouleverse l’écosystème et son équilibre.

À l’arrivée, on se laisse donc porter dans Fe, avançant sans se poser de question, en ne se disant jamais qu’il y aura un obstacle impossible à surmonter. Un sentiment de confort qui va de pair avec la zenitude se dégageant des graphismes en forme de tableaux cubiques et du sound design magnifique de pureté, véritable bonheur pour les oreilles donnant vie à l’univers. On aime ou on n’aime pas. Mais force est de reconnaître que les artistes de Zoink ne manquent vraiment pas de talent ni de sensibilité. Peut-être juste d’un soupçon de peaufinage (on regrette les ralentissements et le clipping ça et là).