La GDC se réveille enfin : accusé de harcèlement sexuel, le créateur de Pong ne recevra pas de prix
L’affaire Weinstein et le mouvement #metoo ont aussi fait trembler le petit monde du jeu vidéo -- enfin. Le Monde rapportait en effet récemment la banalisation des comportements sexistes dans ce secteur. Et, même si la parole ne s'est pas encore totalement libérée, ces initiatives ont permis de lever le voile sur un problème majeur jusqu'alors tenu secret. La situation ne date pas d'hier : le co-fondateur d'Atari, Nolan Bushnell, était déjà connu dans les années 70 pour ses agissements déplacés et son management toxique. Dans son livre The Ultimate History of Video Games, l'ancien employé d'Atari Al Acorn décrivait par exemple les réunions de travail plus que douteuses organisées par son patron : confortablement installés dans un jaccuzzi, les dirigeants invitaient des salariées à les rejoindre en leur demandant explicitement de se déshabiller devant eux. Lors de l'annonce du prix que l'intéressé aurait du recevoir en mars, un porte-parole de la GDC déclarait pourtant : « Nolan Bushnell a permis à Atari de devenir une force décisive dans le monde du jeu vidéo ».
https://twitter.com/Official_GDC/status/958736758094680067
Mais, dans un bref communiqué publié aujourd'hui sur le compte Twitter de l’événement, les responsables de la GDC sont finalement revenus sur leur décision, affirmant que « leurs choix se doivent de refléter les valeurs de l'industrie ». Ces derniers ont par ailleurs affirmé qu'ils n'avaient pas connaissance des faits rapportés par Al Acorn, et que Bushnell n'aurait évidemment pas été choisi s'ils l'avaient su avant. Interrogé par nos confrères de Kotaku, Nolan Bushnell n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.
Mise à jour : l'intéressé a finalement réagi publiquement. Dans un tweet, il a salué la décision des organisateurs de la GDC et s'est excusé pour ses comportements inappropriés.
https://twitter.com/NolanBushnell/status/958770585433120768