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Le marché musical recule en Grande-Bretagne, la BPI accuse le piratage

Comme en France, le marché de la musique au Royaume-Uni est traversé par de profondes mutations. Alors que les ventes d'albums reculent globalement, le secteur de la musique numérique connaît une forte progression. Si les modes de consommation évoluent, le patron de la BPI estime que la lenteur du gouvernement britannique à agir contre le piratage est l'une des principales causes des difficultés de l'industrie musicale.

Le marché de la musique poursuit sa mutation en Grande-Bretagne, et cela sans que la mise en place de la riposte graduée par le gouvernement de Gordon Brown n'y change grand chose. Et pour cause, les chiffres rapportés par Music Week montrent un recul du secteur. Les ventes d'albums ont ainsi chuté de 5,6 % en 2011, selon les statistiques fournies par la Official Charts Company et la BPI.

Selon le patron de l'association en charge de défendre les intérêts de l'industrie du disque au Royaume-Uni, Geoff Taylor, deux éléments peuvent expliquer cette baisse. Le premier touche évidemment au piratage, un fléau contre lequel il estime que le gouvernement ne fait pas assez. "Alors que certains pays avancent pour protéger leurs industries créatives, notre gouvernement est trop lent à agir contre le piratage".

Il faut dire que les fournisseurs d'accès à Internet locaux ne sont pas tous ravis de la stratégie anti-piratage choisie par le gouvernement. Deux opérateurs en particulier, British Telecom (BT) et TalkTalk, s'emploient à épuiser tous les moyens légaux pour empêcher, ou à défaut limiter, la mise en place de la loi Digital Economy Act, qui prévoit l'instauration de la riposte graduée outre-Manche.

L'autre problème qui affecte le marché de la musique porte sur l'affaiblissement du copyright au profit des géants américains. "À moins de prendre des mesures décisives en 2012, l'investissement dans la musique pourrait chuter à nouveau - une crise créative qui va détruire des emplois et signifier que la prochaine Adèle n'aura aucune chance de briller sur la scène mondiale" a déploré Geoff Taylor.

Si le marché de la musique recule, il faut toutefois remarquer qu'un secteur en particulier continue de prendre de l'importance. Il s'agit de la musique numérique, qui a connu une progression de 26,6 %, avec 26,6 millions d'albums vendus en 2011. C'est certes moins que les albums physique (86,2 millions), mais le basculement est en cours au Royaume-Uni.

Riposte graduée ou pas, la situation que connaît l'industrie musicale en Grande-Bretagne se retrouve aussi en France. À la fin de l'année 2010, l'Observatoire de la musique avait annoncé que le chiffre d'affaires du marché de la musique enregistrée en France avait baissé de 13,7 % au cours du troisième trimestre de cette année. L'Hadopi faisait alors ces premiers pas dans l'Hexagone.

Contrairement à Geoff Taylor qui a fait porter au piratage la responsabilité du recul du marché musical, l'Observatoire de la musique avait de son côté fustigé la concentration de l'offre légale en France, et non pas le téléchargement illicite. Une concentration qui ne profite qu'à "quelques acteurs de taille internationale qui n'ont de cesse d'élever les coûts d'entrée".

Une chose est sûre, la dématérialisation de l'industrie musicale est en marche. Celle-ci devrait d'ailleurs achever très prochainement sa mutation aux États-Unis, selon les estimations de Forrester. À l'époque, le cabinet d'analyse avait invité l'industrie du disque à "redéfinir ce qu'est son produit. Les cadres de l'industrie musicale ont passé des années à surveiller les ventes de CD".

"Mais c'est l'artiste qui est le produit, et non pas seulement la source du produit. De nouvelles formes de revenus vont arriver de sources inattendues. Par exemple, l'industrie n'a pas réussi à capitaliser sur le succès croissant de jeux vidéo comme Guitar Hero et Rock Band".

"Dans un marché où les musiciens sont contents de vendre un million de copies d'un CD, un marché du jeu vidéo où les titres peuvent se vendre à 5 millions d'exemplaires devrait suffir à motiver même le plus déprimé des cadres de l'industrie" avait-il commenté.