Les liseuses sont de plus en plus utilisées pour lire des livres. Est-ce une pratique plus écologique que de lire sur papier ? La réponse est très nuancée en fonction de l’intensité d’usage et du nombre d’ouvrages.

Les produits culturels sont aussi au cœur des enjeux écologiques. Les livres en font partie. Il est évident que commander sur Internet implique une plus forte empreinte carbone que de se rendre en librairie au coin de la rue. Mais, quid de certaines pratiques en développement, telles que l’usage d’une liseuse ?

La lecture se fait de plus en plus sur écran. D’après un baromètre de 2021, 17 % des sondés déclaraient lire des livres sur des écrans numériques. Un chiffre qui n’était que de 8 % en 2018.

Il se trouve que l’ADEME (Agence de la transition écologique) a publié, le 17 novembre 2022, son rapport d’« évaluation de l’impact environnemental de la digitalisation des services culturels ». L’étude compare l’usage d’une liseuse et celui de livres papier. L’impact écologique est un peu plus nuancé que ce que l’on peut imaginer : cela dépend de plusieurs paramètres au quotidien.

La liseuse a un intérêt écologique sous certaines conditions

La question de l’« intensité d’usage » est au cœur du rapport de l’ADEME, pour tous les produits culturels, et les livres n’y échappent pas.

Liseuse ou livre papier : l'intensité d'usage joue dans l'intérêt écologique. // Source : Pexels
Liseuse ou livre papier : l’intensité d’usage joue dans l’intérêt écologique. // Source : Pexels

Si l’on prend tous les indicateurs d’une empreinte écologique (ressources et émissions de gaz à effet de serre), la lecture d’un livre papier de 300 pages en grand format a un impact assez mince. Il est plus faible que l’achat d’une liseuse. La comparaison se fait essentiellement sur le coût de production. Pour la liseuse, ce sont les matériaux utilisés pour fabriquer l’appareil (le coût en données est nul, chaque fichier étant très léger). Pour un livre, l’impact environnemental se situe surtout dans la production du papier. De fait, un format poche a encore moins d’impact, mais seul le format roman a été analysé dans cette étude.

La rentabilité écologique est donc à évaluer à l’usage. Une liseuse s’avère ainsi plus avantageuse, indique l’étude, au-delà de 10 lectures par an. Dans ce scénario, le petit appareil a alors « des impacts sur le changement climatique plus faibles que de lire sur format papier ». Attention toutefois, cela concerne exclusivement des livres papier neufs et jamais relus ensuite dans leur cycle de vie. Il y a donc une nuance : « Dans l’hypothèse où chaque livre est réutilisé au moins 2 fois, la liseuse n’a un impact environnemental moindre qu’au-delà de 20 lectures par an. »

Comparaison de l'impact écologique en fonction de l'usage entre une liseuse et 3 pratiques de lecture papier. // Source : ADEME
Comparaison de l’impact écologique en fonction de l’usage entre une liseuse et 3 pratiques de lecture papier. // Source : ADEME

En clair, l’intérêt écologique d’une liseuse n’est significatif qu’à partir d’un grand nombre de livres neufs en grand format lus chaque année. Évidemment, c’est aussi à condition de garder le même appareil plusieurs années de suite. Le renouvellement de la liseuse réinitialise le rapport coût/bénéfice de l’empreinte (étant donné, rappelons-le, que la production du produit est point clé de cette empreinte ici).

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