Test de FIFA 23 : même avec Kylian Mbappé et Ted Lasso, le football a rarement été aussi dur
FIFA 23 est-il un copier-coller de FIFA 22, comme Electronic Arts nous y a habitués ?
Soyons toutefois honnêtes : aucun de ces changements ne fait de FIFA 23 un jeu vraiment différent de ses 4-5 derniers prédécesseurs. Malgré tout, contrairement aux années précédentes, nous avons dû réapprendre à jouer pour nous accommoder des changements de gameplay apportés par EA Sports. De mémoire, aucun FIFA récent ne nous avait contraints à autant d'adaptation.
Mbappé, Tartt et Rojas, mieux que la MNM
Pour tester FIFA 23, j'ai fait le choix de passer la majorité de mon temps dans le mode « Carrière », qui introduit cette année plein de petites nouveautés plutôt cool.
Parmi les plus anecdotiques, il y a la possibilité d'incarner un vrai entraîneur, de personnaliser le maillot d'une vraie équipe ou de ne jouer que les temps forts d'un match. Le changement le plus important est sans le moindre doute l'arrivée d'un système de notation après un transfert, qui vous dit si vous vous êtes fait arnaquer lors d'un achat, d'un prêt ou d'une vente. Une bonne idée, qui utilise plusieurs algorithmes pour déterminer ce que vous apportera vraiment une recrue.
Pour partir sur de nouvelles bases, j'ai fait le choix de jouer avec Richmond, l'équipe fictive de la série Ted Lasso. Le coach éponyme, désormais deuxième moustachu le plus connu de la planète vidéoludique, a bien évidemment été désigné entraîneur de mon équipe. En plus de Jamie Tartt, Roy Kent et Dani Rojas (les fausses stars de la série), j'ai renforcé l'équipe avec quelques vrais joueurs, comme un certain Kylian Mbappé. L'occasion de découvrir les nouvelles cinématiques lors de la signature d'un joueur, très jolies, mais très répétitives. Au troisième transfert, j'en avais déjà marre.
Visuellement, FIFA 23 est très beau. Mais l'est-il plus que FIFA 22 ? À part pour quelques effets (les traces sur la pelouse qui restent, des passements de jambe…), non. Electronic Arts ne m'impressionne pas plus en 2023 qu'en 2022. D'ailleurs, on remarque que le développeur n'accorde toujours que très peu d'importance au sens du détail. Les dialogues du mode carrière sont tout le temps les mêmes (et sont toujours muets), les commentaires (sur lesquels nous reviendrons après) ne connaissent pas les noms des joueurs de Ted Lasso, pourtant mis en avant dans la communication d'EA, tandis que les menus du mode carrière, laborieux depuis plusieurs années, sont inchangés.
Corner, coup franc et super frappe… EA change tout
Même si FIFA 23 ressemble à FIFA 22, nous avons très vite compris que nous n'allions pas retrouver notre niveau rapidement. À vrai dire, avec un niveau de difficulté élevé, nous avons quasiment perdu tous nos premiers matchs. Pourquoi ? Parce qu'EA Sports a eu l'étrange idée de changer énormément de choses. Plus réaliste qu'autrefois, FIFA 23 est lent. Envoyer Mbappé en profondeur est quasiment impossible, la passe est quasiment systématiquement interceptée. D'autres changements, comme les gestes techniques (avec le joystick droit), sont assez troublants. Les joueurs manquent de vitesse et se font systématiquement dribbler. Y compris par des équipes plus faibles.
Faut-il critiquer cet excès de réalisme ? Nous avons envie de dire que oui, même si certains diront que c'est mieux ainsi. Malheureusement, dans sa première version, FIFA 23 nous amuse beaucoup moins que les éditions précédentes (et les tweets postés par les premiers joueurs semblent aller dans ce sens). Quelque chose nous dit que, comme les années précédentes, EA Sports finira par accélérer le jeu au fur et à mesure des mises à jour.
D'ailleurs, le plus paradoxal dans ce changement de rythme est l'introduction d'un nouveau pouvoir nommé « super frappe ». Lorsque l'on appuie sur L1+R1 en tirant, le jeu zoome sur le joueur pendant quelques secondes, pour lui laisser le temps de se concentrer pour effectuer un tir sorti de l'espace, avec une puissance irréaliste. Comment EA peut-il justifier le ralentissement du gameplay au nom du réalisme s'il donne de superpouvoirs aux joueurs, qui peuvent marquer du milieu de terrain facilement si aucun défenseur ne vient les embêter ? Ces super frappes nous embêtent d'autant plus qu'elles éliminent la possibilité d'effectuer des tirs rasants puissants, puisqu'elles utilisent les touches autrefois allouées à cette fonction.
En plus des super frappes, EA Sports a décidé de revoir tous les coups de pied arrêtés avec FIFA 23. Les coups francs et les corners utilisent désormais un système assez étrange, qui permet de choisir la manière de frapper avec son joystick droit. C'est très déroutant, mais pourquoi pas ? On apprécie l'indicateur de chance, qui estime la chance de but en fonction de la qualité du joueur et de la distance de la cage. Avec le temps, nous devrions rapidement nous adapter à ce nouveau système. Mais les débuts sont difficiles, d'autant plus que tout changer d'un coup est un pari osé.
Parmi les autres changements, les plus beaux buts ont dorénavant le droit à des ralentis spéciaux, avec un joli effet 3D. Mais là aussi, nous restons sur notre faim. L'apparition de ce replay spécial est complètement aléatoire. On aimerait pouvoir le provoquer nous-mêmes. On remarque aussi l'apparition de nouveaux petits bruits sur le terrain ou l'utilisation du haut-parleur de la manette de la PS5 pour les sifflets de l'arbitre. Rien de bien révolutionnaire, mais c'est sympa.
Enfin, parlons de FUT (FIFA Ultimate Team), que les fans de FIFA aiment tant. Ce mode, où l'on crée sa propre équipe en achetant des joueurs à la loterie, n'a que très peu de changement avec FIFA 23. Le plus marquant est la fin des lignes de couleur indiquant la compatibilité des joueurs entre eux, ce qui devrait faciliter la conception d'une équipe.
Il y a aussi un système de missions pour gagner des points spéciaux, mais il est assez anecdotique. Une des premières missions permet par exemple de recréer la carrière de Mbappé, de ses débuts à Monaco à Paris. Mais c'est très répétitif et contraignant (il faut plusieurs joueurs de Monaco dans son équipe par exemple, au risque de ne pas pouvoir avancer). FIFA 23 n'est pas révolutionnaire, malgré ses (trop) nombreux changements de gameplay.
Les équipes féminines un peu mieux traitées
Symboliquement, l'écran de démarrage de FIFA 23 montre désormais deux joueurs. Kylian Mbappé bien sûr, pour la troisième année consécutive, mais aussi Sam Kerr, joueuse professionnelle de Chelsea. Vous comprenez maintenant la symbolique, les femmes sont, pour la première fois, mises au même niveau que les hommes dans un FIFA. Enfin, seulement dans l'introduction.
S'il y a du mieux (les équipes féminines étaient avant rangées dans une catégorie à part, elles sont désormais proposées sous la forme d'une option à cocher dans les mêmes dossiers que les hommes), l'égalité entre hommes et femmes est encore loin d'être totale dans FIFA 23. Seules les joueuses de deux championnats (France et Angleterre) sont jouables, et toutes ne sont pas modélisées. C'est forcément décevant, même si l'on ne peut que saluer les efforts lents d'EA Sports. Prochaine étape : l'intégration des femmes aux autres modes, comme FUT ?
Le duo de commentateurs, meilleure nouveauté de FIFA 23
Nous ne pouvons pas revenir sur toutes les nouveautés de FIFA 23 dans ce test, mais il nous est impossible de ne pas aborder le nouveau duo de commentateurs français qui remplace Hervé Mathoux après des années passées au micro d'EA. Omar Da Fonseca et Benjamin Da Silva, que les téléspectateurs de la Liga espagnole sur beIN Sports connaissent très bien, sont à présent les commentateurs du jeu. Et ça fait du bien !
Ce qui fait le plus de bien est le changement. Après des années à entendre la même chose, tous les commentaires sont inédits cette année. Et aussi beaucoup plus réactifs et adaptés à ce qu'il se passe à l'écran. Recommencer à zéro fait énormément de bien à FIFA 23 qui donne vraiment envie d'écouter les commentaires. Les remarques sont pertinentes, le ton de Benjamin Da Silva est bon… C'est vraiment un pur plaisir. On apprécie d'ailleurs le fait qu'Omar Da Fonseca parle très peu, même si nous sommes fans de son personnage dans la vraie vie. Ses envolées lyriques et ses chansons nous font rire, mais ne les entendre que 5-6 fois par match est suffisant. Laisser Da Silva commenter, avec seulement quelques interventions de son compère, était la bonne décision.