Hideo Kojima a développé une idée un peu extrême concernant un boss de Metal Gear Solid 3: Snake Eater. Faire durer le combat pendant… deux semaines !

Hideo Kojima est l’un des créateurs les plus visionnaires de l’industrie du jeu vidéo. On lui doit des chefs-d’œuvre comme les Metal Gear Solid ou Death Stranding. Il est du genre à aller au bout de ces idées pour proposer des expériences qui ne ressemblent à aucune autre. Néanmoins, il lui arrive parfois de rétropédaler et de se faire une raison, comme l’explique David Hayter (la voix anglaise du héros des Metal Gear Solid) dans un épisode de Did You Know Gaming diffusé le 11 septembre 2022.

Remplie d’anecdotes captivantes, l’émission révèle qu’il fut un temps où Hideo Kojima envisageait l’impensable pour Metal Gear Solid 3: Snake Eater : forcer la joueuse ou le joueur à combattre un boss pendant deux semaines (dans la vie réelle, pas dans la temporalité virtuelle du jeu). Deux semaines de patience, à jouer au jeu du chat et de la souris, en compagnie d’un sniper capable de tuer d’une seule balle. Hideo Kojima y a tellement cru que des tests ont été réalisés. Ils ont logiquement été peu concluants.

The End dans Metal Gear Solid 3: Snake Eater // Source : Capture YouTube
The End dans Metal Gear Solid 3: Snake Eater. // Source : Capture YouTube

Qui accepterait de battre un boss en deux semaines ?

Le boss, baptisé The End, n’a pas été supprimé de Metal Gear Solid 3: Snake Eater. Ce très vieux membre de l’Unité Cobra est considéré comme un tireur hors pair et pose un sérieux problème à celles et ceux qui doivent croiser sa route. À l’origine, Hideo Kojima voulait s’inspirer des vrais snipers, lesquels peuvent rester immobiles pendant des jours en attendant leur cible. « Personnellement, je suis fan des romans de Stephen Hunter [qui a aussi inspiré le film Shooter, tireur d’élite], où il existe des scènes dans les montagnes durant lesquelles deux snipers se cachent et essayent de se trouver pendant des jours. C’est quelque chose que je voulais pour Metal Gear Solid 3 », a-t-il confié. 

Hideo Kojima était visiblement prêt à accepter les conséquences, conscient que son idée diviserait le public : « Si dix joueurs vivaient ce combat, peu m’importe que cinq d’entre eux le détesteraient au point d’arrêter, pourvu que les cinq autres adorent. » Son équipe a fini par lui faire comprendre que c’était un supplice, avec des testeurs qui ont passé des heures et des heures à chercher The End sans succès. On comprend la volonté d’être le plus authentique et réaliste possible, mais encore faut-il que le gameplay soit amusant. A priori, personne n’a envie de chercher un ennemi dans une forêt pendant deux semaines.

On rappelle quand même qu’Hideo Kojima prend un malin plaisir à imaginer des concepts plus qu’originaux pour ses ennemis. Dans le premier Metal Gear Solid, Psycho Mantis demandait aux joueuses et aux joueurs de poser la manette au sol pour la faire vibrer, dans le but de montrer l’étendu de ses pouvoirs (il faisait mine de la contrôler). Il pouvait aussi commenter les sauvegardes présentes dans la carte mémoire, brisant un peu plus le quatrième mur. Dans la saga Metal Gear Solid, les affrontements sont vraiment pensés comme des moments mémorables, autour d’un casting bien écrit.

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