Dans l’État de la Floride, aux États-Unis, une loi est en passe en bannir le simple fait d’évoquer les personnes LGBT+ à l’école. Le silence de Disney, très influent dans cet État, passe mal.

Les élus de l’État américain de la Floride viennent de voter, début mars 2022, une loi surnommée « Don’t Say Gay ». Comme cette expression l’indique, cette nouvelle législation est homophobe : elle interdit purement et simplement d’enseigner ou d’aborder, à l’école, les questions d’identité de genre et d’orientation sexuelle — une invisibilisation quasi totale des personnes LGBT+.

De nombreuses manifestations ont eu lieu pour protester contre l’adoption de cette loi — le président américain Joe Biden s’y est lui-même opposé. Parmi les voix qui se sont élevées, beaucoup ont reproché à Disney de ne pas prendre position. En cause, la présence de Disney World en Floride, où l’entreprise emploie, à Orlando, des milliers de personnes.

Les employés de Disney ont demandé à Disney de réagir

De nombreux employés eux-mêmes regrettaient le silence de l’entreprise contre cette loi. Mais le problème va plus loin : Disney finançait certains des principaux sponsors de cette proposition de loi. Dans un mail interne à ses employés, Disney World a d’abord indiqué ne pas vouloir retirer ses financements… mais « soutenir » la communauté LGBT+. Une prise de position ambigüe qui a jeté encore plus d’huile sur le feu.

Dans son mail, le directeur de Disney World, Bob Chapek, s’emploie à expliquer que le meilleur moyen qu’a Disney d’aider au changement est de produire du « contenu inspirant » et de soutenir des « organisations diverses ». Ce qui n’a pas manqué de faire réagir la scénariste Dana Terrace (à l’œuvre d’une série animée chez Disney) : « Oui, des organisations aussi diverses que tous les Républicains qui veulent exposer les enfants queer et les mettre en danger », ironise-t-elle, rappelant que le principal poids pour les enfants LGBT+ est que « personne ne dit jamais qu’on a l’option d’exister ». Une situation que la loi « Don’t Say Gay » ne ferait qu’aggraver par son invisibilisation des questions des identités de genre et d’orientation sexuelle.

Bob Chapek, avec la chemise bleue, au centre de l'image, à Disney World. // Source : wikimédias
Bob Chapek, avec la chemise bleue, au centre de l’image, à Disney World. // Source : wikimédias

Au 9 mars 2022, toutefois, la position de Bob Chapek semble évoluer légèrement. « Je comprends que notre approche originale, aussi bien intentionnée soit-elle, n’a pas permis de faire le travail », déclare-t-il lors d’une conférence, assurant que Disney était opposé à cette loi « depuis le départ », mais n’a pas voulu prendre publiquement position, préférant agir aux côtés des décideurs. Durant cette conférence, il s’est alors déclaré publiquement opposé à cette loi et il aurait appelé le gouverneur de l’État pour lui en parler. Bob Chapek a précisé également à cette occasion avoir rejoint les 170 entreprises qui ont signé une déclaration commune contre cette législation homophobe.

Joint par les médias américains, le gouverneur de la Floride a précisé avoir bel et bien reçu cet appel — et que c’était le tout premier appel de Bob Chapek depuis le début des discussions sur cette loi. « Cela montre simplement que Chapek avait le pouvoir de dénoncer ce projet de loi discriminant dès le départ, le pouvoir d’appeler le gouverneur de la Floride dès le départ, de faire quelque chose de bien dès le départ », a réagi Dana Terrace.

Disney est plus que jamais sous le feu des critiques en ce moment, alors qu’en parallèle de son manque d’implication contre cette loi, Variety révèle aussi une tribune interne à Disney dans laquelle les employés LGBT+ dénoncent des scènes homosexuelles coupées dans le dernier Pixar (Alerte rouge). Cela vient évidemment nuancer l’idée d’un « contenu inspirant » que valorisait Bob Chapek dans sa lettre interne.

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