«Top Free best VPN», « meilleur planificateur n°1» : Google s'attaque aux applications trompeuses
« Top free best VPN », « Meilleur planificateur de voyage », « Cleaner numéro un »..
Google a enfin décidé de mettre un peu d’ordre dans tout ça. La firme de Mountain View révèle, dans un billet de blog, qu’elle va imposer des règles plus strictes sur la présentation des applications.
Les adjectifs trompeurs seront interdits
Premier éléments dans le viseur, les stratégiques métadonnées à savoir, ici, le nom de l’application, celui du développeur, et l’icône de l’appli : « Les mots clés suggérant un classement de l'application dans le store, ou des promotions seront interdits aussi bien dans l'icône que dans le nom de l’application, et celui du développeur. » En clair, interdiction d'intégrer soi-même une petite coupe en or ou un bandeau « Numéro 1 » dans l’icône de l’appli, pour donner l’impression qu’elle a reçu un prix. Les sociétés qui rusent en intégrant des qualificatifs élogieux («Top», «#1») dans le nom de l'appli ou celui du développeur se verront également taper sur les doigts.
Les vendeurs n’auront plus le droit, non plus, d’insérer dans les métadonnées des emojis, de la ponctuation outrancière (!!!!!) ni des suggestions de prix ou de promotions. C’est ce que montre l’exemple de Google (image ci-dessous) dans lequel une hypothétique appli de réservation de billet tente d'appâter le chaland avec un bandeau rouge « Promo» sur l’icône, l’adjectif « Gratuit » dans l’espace réservé à son nom, et un « Pas de publicité » dans celui réservé au nom du développeur
Les fiches descriptives devront être réalistes
Plus de détails sur la date à laquelle ces changements interviendront seront donnés dans le courant de l’année. Et dès la deuxième moitié 2021, de nouvelles lignes directrices entreront en vigueur pour les fiches et les visuels descriptifs des applis.
Ces nouvelles lignes directrices sont les suivantes :
Les éléments descriptifs représentent-ils de manière réaliste l’appli ou le jeu ?
Fournissent-ils assez d’informations aux utilisatrices et utilisateurs pour qu’ils puissent faire un choix éclairé ?
Les éléments descriptifs sont-ils exempts d’éléments racoleurs (tels que les adjectifs « meilleur», «gratuit», etc.), et contiennent-ils les informations réellement importantes sur l’appli ou le jeu ?
Sont-ils faciles à trouver et à lire ?
La chasse aux dark patterns
Ces changements constituent un pas en avant bienvenu, même s’ils ne stopperont certainement pas tous les abus. Certains concepteurs d’applis se montrent en effet redoutablement inventifs pour amener les clients à l’action souhaitée. Il est bien sûr tout à fait légitime -- et même souhaitable -- qu’une société cherche à rendre son service séduisant, en mettant ses réels points forts en avant, et en simplifiant son usage le plus possible. Mais lorsqu’elles complexifient délibérément la voie qu’elles ne souhaitent pas vous voir emprunter, elles franchissent la ligne rouge.
C’est le cas, par exemple, des applis ou des sites qui cachent l’endroit où se désabonner dans des sous-sous-sous rubriques aux intitulés sibyllins. Ou qui vous proposent des conditions générales d’utilisation (CGU) aussi longues qu’hermétiques, afin que vous ne les lisiez pas. C’est ce que les web designers et designeuses appellent parfois des « dark patterns » et inte,rnet en est hélas truffé. Si le sujet vous intéresse, on vous conseille l’excellent «Hall of fame» du site darkpatterns.org qui en recensent de nombreux, tous plus retors les uns que les autres.