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Facebook autorise enfin le village de Bitche à retrouver sa page

La page Facebook de la ville de Moselle a été inaccessible pendant un mois, à cause du nom de la ville. L'affaire, de prime abord amusante, est surtout représentative des problèmes de modération que rencontre Facebook. 

Le 19 mars, Valérie Degouy, la community manager de la ville mosellane de Bitche a une mauvaise surprise : elle découvre que la page Facebook « Ville de Bitche » a été dépubliée. Tout de suite, elle fait appel de la décision, mais rien à faire. « Ça ne réapparait pas », explique-t-elle au micro de Radio Mélodie, près d'un mois plus tard, le 12 avril. « J'ai essayé de contacter Facebook par tous les moyens, par les formulaires, en message privé sur la page Facebook France, j'ai laissé des dizaines de messages ... j'ai fini par être recontactée, mais c'était seulement pour me dire que ce n'était pas eux qui géraient, et que si j'ai fait appel, je dois attendre la réponse de Facebook ».

Depuis Valérie Degouy a créé une nouvelle page, « Mairie 57230 », afin de pouvoir rester en contact avec les habitants de la ville sur les réseaux sociaux.

Le mardi 13 avril au matin, Facebook a enfin répondu à sa demande, et a reconnu que la page avait été dépubliée « suite à une analyse incorrecte de la part de nos systèmes ». La page « Ville de Bitche » a été remise en ligne dans la foulée.

Des problèmes dès 2016

La raison pour laquelle la page Facebook de la ville a été supprimée peut surprendre les moins anglophones d'entre-nous : Bitche ressemble trop au mot anglais bitch, une insulte régulièrement utilisée. Valérie Degouy a d'ailleurs expliqué qu'en 2016, lors de la création de la page, elle avait déjà rencontré des problèmes à cause du nom de la ville.

« Pas moyen d'entrer le mot Bitche, c'était impossible, raconte-t-elle à Radio MélodieJ'avais créé une page que j'avais appelée "Ville fortifiée", et j'ai eu la possibilité après, dans la description, de dire que c'était la page officielle de la ville de Bitche. [...] À ce moment-là en 2016, c'était autorisé ».

La décision de supprimer la page Facebook est d'autant plus étonnante que d'autres, qui contiennent également le mot Bitche, sont toujours en ligne. Numerama a pu trouver une dizaine d'autres pages Facebook, certaines « likées » plusieurs milliers de fois. Interrogé à ce sujet par Numerama, Facebook nous a précisé que « Ville de Bitche » avait été « dépubliée suite à une analyse incorrecte de la part de nos systèmes », mais qu'« une fois informées de la situation, les équipes de Facebook ont immédiatement investigué et ont rétabli la page Facebook de la commune de Bitche, cette dernière étant parfaitement en ligne avec les règles et les politiques de la plateforme ». Facebook n'a cependant pas répondu à nos questions concernant les autres pages contenant le mot « Bitche » qui n'ont pas été supprimées.

Une modération qui n'a pas toujours de sens

Ce n'est certainement pas la première fois que Facebook prend des décisions de modérations polémiques. Les réseaux sociaux se reposent sur des modérateurs humains pour trancher certains cas, mais font surtout appel à des algorithmes qui suppriment automatiquement des publications ou des pages qui ne respectent pas certains critères. Critères eux-mêmes pas toujours détaillés clairement.

Certaines décisions prises par les réseaux sociaux peuvent ainsi paraître incompréhensibles. C'était notamment le cas pour le hashtag #lesbians, censuré sur Instagram, alors que #lesbian au singulier ne rencontrait aucun problème. Sur Twitter, les décisions sont également souvent critiquées pour leur manque de sens. Récemment, des publications de militantes féministes ont été injustement supprimées, avant que Twitter ne reconnaisse avoir fait une « erreur ».

Tous ces exemples montrent une chose : les réseaux sociaux basent une trop grande partie de leur modération sur des algorithmes, au détriment des modérateurs humains : une personne aurait immédiatement compris que la page de la ville de Bitche ne constituait pas une insulte.

Dans le cas de la ville de Bitche, la plateforme aurait déjà dû se rendre compte qu'il s'agissait d'un vrai nom de ville, et veiller à protéger la page contre les décisions abusives. Une preuve supplémentaire que Facebook doit mieux gérer ses méthodes de modération, surtout lorsqu'elles sont dans une autre langue que l'anglais.