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Contact tracing : Londres cherche une alternative moins polémique avec une autre app

Déjà en possession d'une application de contact tracing, Londres a pris la décision d'en concevoir une deuxième. Avec des bases technologiques complètement différentes. 

Au Royaume-Uni, il n'y aura pas une, mais deux applications de « contact tracing ». Alors qu'il en existe déjà une outre-Manche, qui s'avère être en cours d'expérimentation sur l'île de Wight, et dont le code source a été rendu public, décision a été prise d'en concevoir une deuxième. Elle suit une autre architecture technologique, à l'opposée de celle qui est actuellement testée.

C'est ce que rapporte le Financial Times dans son édition du 8 mai. S'appuyant sur des informations de sources proches du projet, le quotidien économique britannique explique que cette nouvelle application est conçue sous l'égide du National Health Service (NHS), l’équivalent de la Sécurité sociale, et repose cette fois sur le protocole imaginé par Apple et Google -- qui suit une logique décentralisée.

Selon nos confrères, cette seconde application doit laisser la possibilité au 10 Downing Street de passer dessus si jamais la controverse autour de la première l'empêche de la « vendre » auprès du public, ce qui la condamnerait. En effet, cette première application de contact tracing repose sur une infrastructure centralisée, entraînant des enjeux éthiques sur le secret médical et la vie privée.

Le traçage des contacts, ou contact tracing en anglais, vise à remonter les chaînes de transmission du virus, en identifiant les personnes malades et les individus ayant été en contact prolongé avec elles. Cette méthode peut être faite par une application mobile, mais elle peut très bien être « artisanale », en mobilisant du personnel pour mener des enquêtes épidémiologiques sur le terrain ou par téléphone.

L’une des difficultés de ce travail est de définir des règles efficaces pour déterminer ce qu’est un contact proche entre deux individus et, donc, de classer l’un des deux individus comme un « cas contact » si l’autre est malade. Deux facteurs jouent essentiellement : la proximité physique, qu'il faut pouvoir évaluer, et sa durée. Avec les applications, l'idée est de se servir du Bluetooth des smartphones pour le savoir.

Des qualités et des défauts pour chaque solution

Le contexte dans lequel cette seconde application émerge rappelle la situation française, où un débat similaire existe, mêlant philosophie technique (faut-il opter pour une méthode centralisée ou un système décentralisé ?), souveraineté numérique (doit-on s'en remettre aux choix de deux entreprises américaines ou profiter de leur expertise ?) et protection de l'utilisateur (faut-il verrouiller ou non l'usage du Bluetooth ?).

Pour l'heure, la France a opté pour du traçage des contacts selon une logique centralisée, via le protocole ROBERT (ROBust and privacy-presERving proximity Tracing), qui sera au cœur de l'application StopCovidL'alternative de Google et Apple s'inspire d'un concept européen, DP-3T, qui est donc décentralisé. Cependant, le gouvernement ne souhaite pas en entendre parler, quitte à se placer dans une impasse.

Le fait est que chaque protocole a ses avantages et ses inconvénients. Divers documents techniques montrent qu'aucune des deux solutions ne parvient à cocher toutes les bonnes cases. Sauf à renoncer complètement d'employer une application de contact tracing, ce qui revient en somme à ne pas choisir. Partir dans l'une ou l'autre des directions implique de privilégier certaines qualités et de faire avec certains défauts.

Cela étant, une tendance semble se dégager depuis quelques semaines avec des États qui optent de plus en plus pour une approche décentralisée. On l'observe aujourd'hui avec le Royaume-Uni, qui se ménage une porte de sortie avec cette seconde application. On l'a vu il y a peu avec l'Allemagne, qui a opté pour la solution conçue par Apple et Google -- isolant ainsi davantage la France sur la scène internationale.

Reste à savoir si StopCovid aura une carrière opérationnelle utile pour la crise sanitaire où si tout cela n'aura été qu'un mirage technologique. Si le secrétaire d’État au numérique, Cédric O, assure que les tests vont débuter, avec l'objectif d'un lancement début juin, le ministre de la Santé, Olivier Véran, comme le Premier ministre, Édouard Philippe, sont plus circonspects. Il y a de quoi.