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Google fait pression sur la Turquie pour éviter de trop ouvrir Android

Rien ne va plus entre Google et la Turquie. Mécontent d'une décision rendue par l'autorité de la concurrence, l'entreprise américaine cesse de fournir ses services mobiles pour les futurs smartphones commercialisés dans le pays. En cause ? La plus grande ouverture d'Android à la concurrence.

L'ouverture, mais jusqu'à un certain point. Tête de pont de Google dans le secteur mobile, Android est de fait un puissant levier économique pour l'entreprise américaine. Aussi, celle-ci voit-elle d'un mauvais œil tout ce qui pourrait venir remettre en cause sa place centrale dans le système d'exploitation. Cela s'est vu avec la Commission européenne. Et cela se voit aujourd'hui avec la Turquie.

Sauf que l'ambiance n'est pas du tout la même entre l'ouest et l'est du Bosphore. Si dans le cas du Vieux Continent, Google actionne les leviers juridiques à sa disposition pour tenter de contester l'amende de 4,3 milliards d'euros dont il fait l'objet, les choses ont pris une tournure plus brusque pour la Turquie, puisque les futurs smartphones proposés dans le pays seront privés des services de Google.

Désaccord sur l'ouverture d'Android

À l'origine ce cette escalade soudaine se trouve un désaccord entre Google et l'autorité de la concurrence turque. Celle-ci souhaite que le système d'exploitation mobile soit ouvert davantage à la concurrence, notamment dans le choix du moteur de recherche par défaut. En septembre 2018, ladite autorité a prononcé une première amende d'environ 14 millions d'euros à l'entreprise américaine.

Début novembre, l'autorité de la concurrence a considéré que les changements proposés par le groupe ne correspondaient pas à ses attentes. Par conséquent, elle a annoncé une peine financière équivalant à 0,05 % de ses revenus par jour de retard tant que ses demandes demeureraient insatisfaites. L'instance a aussi déclaré laisser une période de 60 jours à Google pour contester ce verdict.

Il est à noter que le bras de fer qui s'engage entre les deux parties n'affecte pas les modèles déjà commercialisés. Ceux-ci conservent l'accès aux services mobiles de Google, quelle que soit la marque. Mais pour les futurs appareils, il faudra faire sans l'écosystème logiciel du géant du net, comme les services Maps, Gmail et YouTube, le navigateur Chrome et, bien sûr, la boutique d'applications Google Play.

Influence de Google sur Android

Cette situation pourrait évidemment ne pas durer, Google indiquant « travailler » avec les autorités pour trouver une issue satisfaisante le plus vite possible. Cela étant, elle rappelle la grande influence qu'exerce l'entreprise américaine dans le monde des smartphones et tout particulièrement sur Android et les effets qu'elle peut provoquer sur tout un marché d'un claquement de doigts.

En la matière, cette situation fait écho, toutes proportions gardées, au dossier Huawei : le constructeur chinois, qui est pourtant l'un des poids lourds du secteur, subit lui aussi très fortement l'absence des services mobiles de Google. Certes, une parade est en train d'être mise en place, mais elle est longue et complexe à faire émerger -- et il n'est pas certain que le public suive.

Par la force des choses, Google s'est solidement ancré dans Android et il est compliqué de concevoir l'OS sans la firme de Mountain View. Bien sûr, les marques qui se positionnent sur le marché turc peuvent toujours fournir des terminaux avec Android -- du moins, avec la version open source -- mais l'exemple de Huawei a montré les limites de l'alternative -- surtout si le préavis est court.

Comme dans le reste du monde, Android est le système d'exploitation le plus répandu en Turquie, avec une part de marché d'un peu plus de 80 %, suivi d'iOS aux alentours de 15 %.