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Quand la prison fait payer aux détenus la lecture d'ebooks dans le domaine public

Cette semaine, le Copyright Madness revient sur les déboires d'Elon Musk, les idées tristes des prisons privées ou une nouvelle histoire autour de la Reine des Neiges. Bonne lecture et à la semaine prochaine !

Copyright Madness

MayaChris Knight est un adepte de YouTube qui a subi de plein fouet les dérives de la plateforme. Plus précisément il a été victime d'un troll du copyright qui a demandé le retrait d'une de ses vidéos en prétextant une violation de droits totalement infondée. Chris Knight avait déposé sur sa chaîne une vidéo d'abeilles dans son jardin. La valeur ajoutée de sa vidéo réside dans la bande son qui l'accompagne. Il a utilisé la partition de la musique Le vol du Bourdon de Rimsky-Korsakov de 1899 et l'a transformée en son MIDI. Il en a tout à fait le droit, la musique du compositeur appartient désormais au domaine public.

Mais c'est précisément à ce moment que la magie de YouTube opère qui s'affranchit de ce principe. La plateforme a envoyé une notification à Knight à la suite d'une plainte de la société Adrev qui revendique des droits sur cette musique du domaine public. Knight avait anticipé le coup et avait inscrit dans la description de sa vidéo que toute demande de retrait serait un abus dans la mesure où sa création repose sur une oeuvre appartenant au domaine public. Cela n'a pas loupé, le troll était dans les parages.

YouTube a de quoi donner le bourdon...

Prison break. Le système pénitentiaire américain est réputé pour être devenu un filon intéressant pour des opérateurs privés qui ne sont pas à court d'idées pour accroître leurs profits sur le dos des prisonniers. La nouvelle idée de génie concerne la mise à disposition de livres numériques pour les prisonniers qui auraient envie de se plonger dans la littérature pour s'évader mentalement de leur cellule. Pour y parvenir, on leur propose des tablettes avec des livres numériques facturés à la minute !

L'idée est déjà saugrenue mais on atteint des sommets quand on sait qu'il s'agit de livres du domaine public téléchargés depuis le Projet GutenbergC'est la double peine pour les prisonniers qui purgent leur peine et qui doivent payer en plus pour avoir le droit d'accéder à la lecture à cause de cet acte de copyfraud. Au prix où sont payés les détenus, ils ont plutôt intérêt à lire des poèmes que l'intégrale des œuvres de Shakespeare....

Reprendre c'est voler. Le média en ligne Techdirt spécialisé sur les technologies, l'évolution du numérique et des questions liées au droit a reçu un courrier qui met fin à un partenariat avec la plateforme de e-commerce Teespring. Par son intermédiaire, Techdirt vendait des T-shirt avec le slogan Copier n'est pas voler qui est devenu un mantra pour toutes celles et ceux qui sont favorables à l'idée de partager et d'échanger des connaissances en ligne.

Mais du jour au lendemain, Teespring a donc pris la décision de ne plus vendre ces T-shirt pour violation de copyright. Bien évidemment Techdirt a essayé d'en savoir plus et de comprendre ce qui a motivé cette décision. Ils ont reçu une réponse expliquant grosso modo que s'ils n'étaient pas contents, c'est tant pis, Teespring ne revient pas sur sa décision. Teespring n'a pas pris soin d'expliquer en quoi il y aurait eu une violation de copyright. La décision est unilatérale et totalement incompréhensible.

Liberté chérie. Le droit d'auteur dure longtemps, très longtemps et les éditions Libertalia l'ont appris cette semaine à leurs dépensCet éditeur, spécialisé dans les publications anarchistes et libertaires, avait le projet de proposer une nouvelle édition du célèbre livre La Ferme des Animaux écrit par George Orwell, dont le lancement était imminent. Mais l'information est parvenue aux oreilles de Gallimard qui a fait savoir à Libertalia que le projet devait être reporté, car ils détiennent encore les droits sur l'oeuvre d'Orwell jusqu'au 31 décembre 2020.

George Orwell est mort en 1950 et c'est donc à cette date que ses œuvres entreront dans le domaine public et pourront être librement rééditées. On imagine que les livres d'Orwell ont pourtant dû rapporter déjà beaucoup d'argent à Gallimard depuis des décennies. La Ferme des Animaux, c'est pas 1984, mais le droit d'auteur a bien quelque chose de dystopique.

Trademark Madness

Souvenir. Elon Musk est revenu cette semaine sur les origines du nom de son entreprise, Tesla, et a révélé que la firme a bien failli ne pas pouvoir utiliser ce nom. En effet, la marque Tesla était déjà déposée lorsque Musk a créé son entreprise. Il a dû âprement négocier avec la personne qui possédait déjà la marque et les négociations ont bien failli ne pas déboucher.

À tel point qu'Elon Musk avait prévu un plan B avec le nom de Faraday qu'il aurait pu donner à son projet. Mais Musk tenait absolument à pouvoir utiliser le pouvoir évocateur de Tesla et il a finalement réussi à racheter la marque pour une somme, assez modique, de 75 000 dollars. Depuis, Musk a fait des choses un peu plus bizarres, comme par exemple déposer une marque sur Teslaquila pour vendre de la Tequila ou déposer un brevet sur un lance-flamme de poche.

Glacial. La Reine des Neiges est un des plus grands succès de Disney, mais cette franchise a aussi été pour la Mickey Company une source constante de tracas en justice. Le premier dessin animé a ainsi fait l'objet de plusieurs accusations de plagiat, qui n'ont pas abouti, mais qui ont dû donner des sueurs froides à Disney, car les plaignants réclamaient des centaines de millions de dollars de dédommagement. Et l'histoire se répète avec La Reine des Neiges 2 sorti récemment.

C'est cette fois le slogan du film « Trust your journey » qui pose problème. Une entreprise basée dans le Nevada, spécialisée dans la sensibilisation au cancer du sein, affirme utiliser elle aussi cette phrase comme slogan depuis 2007. Elle réclame une part sur le milliard de dollars de recettes générés par le film. Il faudra qu'on nous explique comment le public pourrait confondre le cancer du sein avec une histoire de princesses dans la neige, mais visiblement pour ces opportunistes, il y a un lien évident !