La prochaine génération des satellites militaires de la France se précise. Noms de code : « Iris » et « Céleste ».

C’est une annonce qui a été partiellement éclipsée par la présentation de la maquette en taille réelle de l’avion de combat du futur, qui mobilise la France, l’Allemagne et l’Espagne, et qui devrait vraisemblablement succéder au Rafale à l’Eurofighter Typhoon au milieu du siècle. Mais c’est une annonce qui revêt pourtant elle aussi un caractère hautement stratégique : le renseignement spatial.

Profitant de l’ouverture du salon du Bourget, la ministre des Armées, Florence Parly, a officialisé lundi 17 juin la mise en chantier de deux nouveaux programmes spatiaux, qui ont été baptisés « Iris » et « Céleste ». Le premier proposera des capacités d’observation optique renouvelées , tandis que le second devra améliorer le renseignement d’origine électromagnétique, c’est-à-dire la captation de signaux en tout genre.

Agnès Pannier-Runacher

Agnès Pannier-Runacher, à gauche.

Source : Jérémy Barande

CSO et Cérès

Ces nouveaux satellites, dont l’entrée en service ne devrait vraisemblablement pas avoir lieu avant 2030, sont annoncés alors que la France est déjà en train de renouveler sa flotte de satellites militaires. Deux programmes sont en cours : « CSO », qui signifie « Composante Spatiale Optique », et « Cérès ». Le premier est spécialisé dans la prise de vue, tandis que le second s’occupe de la collecte des ondes.

Fin 2018, la France a d’ores et déjà envoyé un premier satellite CSO (il y en aura trois en tout) en orbite. Il a été placé sur une orbite basse, à 800 km d’altitude. Il sera rejoint par un autre satellite en 2020 et par un troisième en 2021. L’un d’eux sera placé sur une orbite encore plus basse, à moins de 500 km d’altitude, pour générer des clichés en très haute résolution.

 

Alexander Stirn

Une bulle de protection s’active autour du centre spatial guyanais à chaque nouveau tir de fusée. // Source : Alexander Stirn

Protection renforcée

Du fait de leur caractère stratégique, ces lancements de satellites militaires font l’objet d’un haut degré de protection : avions de chasse Rafale envoyés depuis la métropole, avec le soutien d’un avion ravitailleur et d’un avion radar AWACS, mais aussi navires déployés le long des côtes, hélicoptères en vol, radars à longue portée et fantassins dispatchés tout autour du centre spatial guyanais.

Ces moyens renforcent de facto la bulle de protection qui est systématiquement activée à chaque tir de fusée et qui est organisée dans le cadre de l’opération Titan. C’est ce même dispositif qui sera donc renforcé pour CSO-2 et CSO-3 ainsi que pour Cérès (acronyme de (Capacité d’Écoute et de Renseignement Électromagnétique Spatiale), qui impliquera plusieurs satellites. Le premier doit être lancé en 2020.

« Nos opérations ne peuvent plus se passer de nos capacités spatiales qui contribuent de façon décisive à notre autonomie d’appréciation, de décision et d’action », a observé la ministre lors de son discours. C’est aussi vrai dans le secteur des télécommunications : la France peut aujourd’hui compter sur Sicral 2, Athenas-Fidus ou encore Syracuse 3.  Et demain, elle pourra miser sur Syracuse 4.

La durée du service opérationnel de  CSO et Cérès sera d’environ une dizaine d’années.


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