La Commission européenne entend stimuler l’investissement dans l’IA et souhaite que l’Europe investisse au moins 20 milliards d’euros d’ici la fin 2020. Pour sa part, Bruxelles va rehausser ses efforts à 1,5 milliard pour les deux prochaines années.

Pour être une puissance qui compte dans le développement l’intelligence artificielle, l’Union européenne se structure : ainsi, 25 pays ont signé à la mi-avril une déclaration commune dans laquelle ils s’engagent à accentuer leur coopération dans l’IA. Mais pour peser face aux États-Unis et à la Chine, il ne suffit pas de se coordonner. Il faut aussi accroître le niveau de ses investissements.

Dans ce domaine, la France a annoncé la mobilisation d’une enveloppe de 1,5 milliard d’euros sur le quinquennat. « En matière de financement, nous devons aussi avoir une approche volontariste », déclarait Emmanuel Macron en mars, dans un discours sur l’IA. Il ajoutait par ailleurs que « l’IA sera le premier champ d’application du Fonds pour l’Innovation et l’Industrie », qui est doté d’un budget de 10 milliards d’euros.

Hausse de l’investissement

Du côté européen, l’heure est aussi aux efforts accrus : dans un communiqué publié le 25 avril, la Commission a fait savoir que ses investissements dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 passeraient à 1,5 milliard d’euros pour la période 2018 – 2020 « pour accroître les investissements en matière de recherche et d’innovation dans l’IA ».

Horizon 2020 est le programme pour la recherche et le développement dans l’Union. Il couvre une période allant de 2014 à 2020 et est doté d’un budget global de 79 milliards d’euros. Son rôle est de  financer « des projets résolument interdisciplinaires, susceptibles de répondre aux grands défis économiques et sociaux », une description à laquelle l’IA correspond bien.

Horizon 2020

Partenariats publics-privés

Cet investissement doit accompagner les progrès de l’intelligence artificielle dans certains secteurs critiques, comme la santé et les transports, d’encourager l’expérimentation et les essais, mais aussi de « connecter et de renforcer les centres de recherche en IA dans l’ensemble de l’Europe », selon Bruxelles. Dans la déclaration signée en avril, les pays ont plaidé pour une approche paneuropéenne.

Outre cet effort de 1,5 milliard d’euros, la Commission fait observer qu’il devrait avoir un effet  sur les partenariats public-privé existants, en les poussant à mobiliser 2,5 milliards d’euros en plus. Ces montants ne porteraient pas uniquement sur l’IA stricto sensu : il est aussi question de robotique et de mégadonnées (le big data), deux domaines certes assez proches de l’IA mais qui n’en dépendent pas.

robot-machine

CC Bumblebee

Soutien aux entreprises et aux startups

Enfin, toujours sur la question des moyens, Bruxelles fait savoir que 500 millions d’euros seront mobilisés via  le Fonds européen pour les investissements stratégiques, d’ici 2020, pour soutenir les entreprises et les startups dans leur investissement dans l’IA. Ces investissements concerneront une « palette de secteurs clés ».

Est-ce que ces crédits seront suffisants pour que l’Union ait du poids dans le secteur de l’IA ? Pour Andrus Ansip, le vice-président pour le marché unique numérique, il va sans doute falloir faire plus : « nous devons investir au moins 20 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année 2020 ».  En comparaison, l’Empire du Milieu a annoncé en 2016 mobiliser plus de 13 milliards d’euros dans l’IA jusqu’en 2019.

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