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Mark Zuckerberg : « Je trouve que le RGPD est très positif »

Mark Zuckerberg, patron de Facebook, a répondu aux questions de la presse pendant près d'une heure. Cambridge Analytica, devoir de transparence ou encore RGPD sont autant de thèmes qui ont été abordés. 

Dans un entretien rare à la presse, Mark Zuckerberg, patron de Facebook, a répondu pendant près d'une heure aux questions des journalistes. Numerama a pu participer à cet échange et si certaines réponses relevaient de l'anecdotique ou du déjà connu, le fondateur du réseau social a tout de même apporté des précisions intéressantes sur la confidentialité des données et les changements à venir sur Facebook.

Tout d'abord, Mark Zuckerberg a déclaré que les changements dans les paramètres de confidentialité ne seraient pas exclusifs à l'Europe et au RGPD. « Je trouve que le RGPD est très positif, a-t-il affirmé, avant de poursuivre : Il faut d'ailleurs noter que les changements dans la confidentialité que nous allons déployer ne concernent pas que l'Europe, mais le monde entier ».

Une déclaration qui contraste avec ce que rapportait Reuters un peu plus tôt le 4 avril, mais sans complètement diverger : le patron de Facebook explique que les paramètres seront « adaptés aux règles de chaque région ». Cela signifie en creux que toutes les avancées en matière de confidentialité seront internationales, mais qu'elles pourront varier dans leur mise en œuvre. On peut donc comprendre que ce qui est imposé légalement par le cadre juridique européen sera aussi, dans une mesure qu'il restera à constater, appliqué factuellement dans le reste du monde.

Et ce n'est clairement pas de trop : un réseau social mondialisé comme Facebook n'a, pour ainsi dire, pas véritablement de frontière. On sait ainsi aujourd'hui que l'aspiration des données par l'application de Kogan qui a servi de base de données illicite à Cambridge Analytica avait touché des Français. 76 personnes ont ainsi participé au quiz thisisyourdigitallife en France, ce qui a permis à Kogan de toucher les profils de plus de 211 000 Françaises et Français grâce à l'aspiration des données des amis -- une fonctionnalité des applications Facebook qui avait été retirée dès 2014.

Devoir de transparence

Interrogé sur cette interface de programmation, Mark Zuckerberg reconnaît les erreurs de Facebook, une société qu'il décrit encore comme « optimiste et idéaliste » : « Notre boulot, c'était de donner des outils aux développeurs et de leur laisser la responsabilité d'en faire bon usage. En regardant en arrière, nous nous sommes trompés. Nous aurions dû être plus proactifs ». Un résumé succinct de tous les problèmes qui entourent l'affaire Cambridge Analytica et dont les responsabilités n'ont pas encore été clairement définies -- Zuckerberg a confirmé qu'il serait entendu par le Congrès américain lors d'une séance officielle de témoignage et que des haut gradés de Facebook feraient un tour des institutions européennes pour le même genre d'exercice.

Encore et encore, le fondateur de Facebook reconnaît les erreurs de son entreprise et estime qu'en tant que patron, qu'elles sont avant tout les siennes. Mais au-delà des excuses, la presse n'a pas manqué de faire comprendre à Mark Zuckerberg qu'il était temps de prendre des mesures concrètes. Prenant l'exemple de l'inférence russe, au moins via Facebook, dans les élections américaines, Zuckerberg avance ses cartes : « Nous faisions de la sécurité à l’ancienne et nous n’avions pas réalisé tout cela. Nous avons une responsabilité bien plus large. J’aimerais claquer des doigts et vous dire que dans 3 mois nous aurions réglé tous ces problèmes. Mais c’est complexe»

Pour Facebook, la transparence est un work in progress qui s'est inscrite dans tous leurs processus et dans tous leurs développements -- concrètement, une série de mesures techniques a déjà été dévoilée, nous prendrons le temps de les détailler. D'ici un an, peut-on s'entendre dire, une grande partie des problèmes rencontrés ces dernières années seront résolus.

Personne n'est pourtant dupe : la sécurité des données et la protection des utilisateurs en ligne restent un combat à mener sur la durée. S'il est admis que des états avec des appareils de propagande bien rodés sont entrés dans la danse, alors les plateformes vont avoir un travail de longue haleine à mener pour anticiper le pire. Au moins au cours de cet entretien, Mark Zuckerberg a l'air d'en être conscient.

D'ici là, le patron de Facebook a-t-il des raisons de s'inquiéter pour l'avenir de son entreprise ? Oui et non. Il affirme que la campagne #deletefacebook n'a pas eu d'impact sur l'utilisation réelle du réseau social, mais poursuit immédiatement en reconnaissant que ce n'est pas pour cela qu'il peut se réjouir : « Nous ne voulons pas que les gens n’aiment pas utiliser nos produits ». Reste à savoir si toutes ces mesures qui touchent le cœur des revenus de Facebook -- la publicité ciblée -- auront un impact à court et moyen termes sur les revenus de l'entreprise. À l'heure où ces lignes sont écrites, l'action ne baisse plus, mais ne remonte pas pour autant.