En raison de la paralysie des agences fédérales américaines, SpaceX n’a pas pu réaliser les essais préalables au lancement de sa fusée Falcon Heavy. L’entreprise s’appuie en effet sur le personnel de l’armée de l’air pour réaliser ses tests et lancements.

SpaceX ne sera pas en mesure de réaliser le test de mise à feu de sa nouvelle fusée Falcon Heavy tant que le gouvernement américain est en shutdown. L’entreprise doit être en effet assistée de l’Air Force, l’armée de l’air américaine, pour effectuer le test. Or, un grand nombre de personnels est actuellement en congé sans solde et ne peut donc pas participer au lancement. La date du premier vol de la fusée, qui était prévu pour fin janvier, ne peut donc pas être fixée.

Le test qui doit être réalisé est une mise à feu statique du réacteur : les 27 moteurs de la Falcon Heavy sont allumés alors que la fusée est encore attachée à sa rampe de lancement, afin de vérifier que la fusée est prête à voler. C’est une étape très importante : la date de lancement réel de la fusée n’est donc décidée qu’après la réussite de la mise à feu statique. Lors d’un test similaire en 2016, une fusée Falcon 9 avait explosé à cause d’une anomalie.

Les fonctionnaires américains essentiels pour réaliser les tests

La Falcon Heavy doit décoller d’un site historique de la Nasa, au Kennedy Space Center (KSC), en Floride. Il s’agit du lieu de décollage des missions Apollo vers la Lune, et de plusieurs space shuttle, les navettes spatiales américaines. C’est pour cette raison que SpaceX s’appuie sur les personnels de l’Air Force : par exemple, l’unité 45th Space Wing est responsable de la sécurité du personnel au sol pendant les tests et les lancements. Les derniers essais devront donc attendre la fin du shutdown du gouvernement américain, comme l’a annoncé l’unité sur Twitter.

Le shutdown est une procédure spécifique aux États-Unis, dont la mise en place entraîne la paralysie de l’administration. Concrètement, lorsque le Congrès ne parvient pas à voter le budget, ce qui s’est passé la semaine dernière, le gouvernement ne peut plus payer ses fonctionnaires. La Constitution prévoit donc un shutdown : ceux qui ne sont pas essentiels sont mis au chômage technique, et les agences fédérales sont en pause. Environ 850 000 employés fédéraux ont ainsi été mis en congés sans solde le samedi 20 janvier à minuit, et n’ont pas le droit de travailler, même bénévolement, sous peine de poursuites.

Plusieurs missions SpaceX repoussées

Lors de ce shutdown, les 1,4 million de militaires ont pu continuer leurs activités, mais sans être payés. Toutefois, les fonctionnaires civils sont en congé sans solde, et c’est cela qui gèle les activités du KSC, comme l’a précisé un porte-parole du 45th Space Wing dans un communiqué à The Verge : « Des membres clés de notre main-d’oeuvre civile ne sont plus là, […] et sans eux le 45th SW n’est pas en mesure d’assister les opérations de lancement. »

CC SpaceX

SpaceX ne pensait pas que le shutdown aurait des conséquences sur son agenda, mais l’entreprise a confirmé à son tour dans un communiqué le report des tests du Falcon Heavy. Ce n’est pas la première fois que les tests sont repoussés ; SpaceX, qui entendait faire décoller la Falcon Heavy fin janvier, devra sans doute attendre encore.

Et ce test n’est pas la seule mission qui a été repoussée : toutes celles qui s’appuient sur du personnel de l’Air Force sont concernées, notamment « des missions critiques pour nos clients » et « des missions prévues cet été pour réapprovisionner la Station spatiale internationale», a précisé l’entreprise. SpaceX devait notamment lancer un satellite de communication du Luxembourg fin janvier.

Le shutdown a finalement pris fin le 22 janvier : après des négociations intenses avec les Républicains, les dirigeants démocrates du Congrès ont accepté un texte assurant le financement de l’État jusqu’au 8 février. Le shutdown aura donc duré trois jours. Toutefois le retard pris ne permettra sans doute pas à SpaceX de lancer sa fusée avant la fin du mois.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !