L’idée du revenu de base fait son chemin. Une ville du Nord de la France veut tester ce dispositif. Au niveau départemental, huit présidents entendent faire de même.

L’idée, mise sur la table par Benoît Hamon lors de la campagne présidentielle de 2017, d’instaurer un revenu de base en France n’a pas permis au candidat socialiste de sortir vainqueur de l’élection. Cependant, si l’intéressé a été défait au premier tour, sa proposition, elle, a survécu. Pas dans le programme de ses adversaires, non, mais au niveau local, via des expérimentations isolées.

C’est ce que rapporte La Voix du Nord. Dans le cadre de ses vœux, le maire de la ville de Grande-Synthe, à proximité de Dunkerque, a annoncé son intention de tester ce dispositif. Il ne s’agirait pas d’un revenu universel, où toutes les personnes dépendant de cette administration territoriale seraient éligibles, mais d’un revenu de base limité, devant être versé uniquement aux « personnes les plus fragiles ».

Si l’idée du maire, Damien Carême, membre d’Europe Écologie-Les Verts et soutien de Benoît Hamon durant la campagne, est maintenue, Grande-Synthe pourrait bien être la première ville en France à tester ce mécanisme. Une étude de faisabilité doit toutefois être menée avant de passer à la pratique. Ce revenu de base viendrait se substituer à toutes les aides économiques déjà en place, en en faisant la synthèse.

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Damien Carême, à droite
OSCE Parliamentary Assembly

Huit départements français

À un autre échelon, le concept de revenu de base intéresse aussi. Huit présidents socialistes des conseils départementaux de l’Ariège, de l’Aude, du Gers, de la Haute-Garonne, de la Gironde, de l’Ille-et-Vilaine, de la Meurthe-et-Moselle et de la Seine-Saint-Denis ont signé en novembre une tribune dans le Journal du Dimanche pour annoncer leur détermination à tester eux aussi ce système.

« Nous sommes les témoins des profondes mutations qui affectent la société », observent-ils. « Il y faut de la méthode. Étudier d’abord les bas revenus en France pour connaître plus finement les réalités sociales. Élaborer un modèle robuste, crédible scientifiquement, audacieux socialement et soutenable financièrement grâce à des micro-simulations. Nous voulons passer de l’étude en laboratoire au test in vivo ».

Comme dans le cas de Grande-Synthe, une étude de faisabilité est programmée, dans le financement est partagé entre les huit départements. « Nous espérons des résultats théoriques sous quatre à six mois après le lancement de l’étude. Et un début de l’expérimentation en 2019 serait l’idéal », ajoutent-ils. « C’est une initiative sociale que nous devons tenter ».

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