Pour rester discrète sur les routes, la police pourra interdire les signalements sur Waze et Coyote
Au nom de l'amélioration de la sécurité routière, les applications GPS comme Waze et Coyote qui permettent, outre de guider les automobilistes pendant leur trajet, de les prévenir en cas de présence de radars ou d'agents de police sur la route, auront peut-être très bientôt l'obligation de cacher temporairement certains signalements sur des zones désignées par les forces de l'ordre. C'est en tout cas dans cette direction que le gouvernement entend manifestement aller.
Que dit-elle ?
Qu'il faut « permettre aux forces de l’ordre, à leur demande, de suspendre temporairement la localisation de leur contrôle d’alcoolémie et de stupéfiants.[...] Ce dispositif a été discuté avec les opérateurs des services de navigation. Les forces de l'ordre leur communiqueront le périmètre des zones pour lesquelles leur localisation ne devra pas être répercutée ».
« Le signalement de la position des forces de l'ordre au bord de route nuit gravement à l'efficacité des contrôles visant à interpeller les auteurs de ces comportements particulièrement à risque mais aussi à celle des opérations de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes », commentent les services du premier ministre, ce dernier voulant déployer la mesure d'ici fin 2018.
L'alcool et la drogue ne seront pas les seuls motifs autorisant les forces de l'ordre à exiger de Coyote, de Waze et des autres applications de GPS de couper pendant un moment la transmission des signalements de la police ou de la gendarmerie dans une zone donnée. « Ce dispositif pourra être appliqué également pour des opérations de lutte contre le terrorisme et la criminalité », prévient Matignon.
Cela n'est pas tout à fait une surprise.
On se souvient qu'en avril 2017, un projet de décret déposé par la Délégation à la sécurité et à la circulation routières à Bruxelles entend pouvoir procéder à de telles suspensions dans des circonstances allant de la lutte anti-terroriste à la lutte contre la criminalité organisée, en passant par la recherche de détenus évadés ou d'un mineur signalé dans le cadre du dispositif « alerte enlèvement ».
Dans les jours qui ont suivi les attentats de novembre 2015, un appel à la population française avait été passé par la gendarmerie sur Twitter. Il était demandé aux Français d'arrêter de signaler les forces de l'ordre sur les routes pour ne pas aider d'éventuelles personnes recherchées. Cette requête s'inscrivait dans un contexte d'état d'urgence, ordonné par François Hollande le soir des attaques terroristes.