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Informer peut-il tuer ? Wikileaks prendra le risque d'ici mercredi

Wikileaks promet de révéler d'ici mercredi soir le nom d'un pays dans lequel toutes les conversations téléphoniques sont enregistrées par les Etats-Unis, comme ils le font aux Bahamas. Une information d'intérêt public pour les citoyens concernés, dont le gouvernement américain redoute qu'elle pourrait déclencher d'importantes violences.

Lundi, le site The Intercept créé par le journaliste Glenn Greenwald a révélé dans un long et passionnant article que les Etats-Unis enregistraient secrètement l'intégralité du contenu des conversations téléphoniques des Bahamas, un archipel de quelques 300 000 habitants qui ne se savaient pas à ce point espionnés. Tous les appels qu'ils effectuent sont enregistrés par les Américains pendant 30 jours, pour permettre aux enquêteurs des services de lutte contre la drogue d'écouter rétrospectivement les conversations des individus qu'ils découvrent dignes d'intérêt.

The Intercept explique que l'opération est menée dans le cadre d'un programme top-secret de la NSA baptisé SOMALGET, qui lui-même s'inscrit dans le cadre plus large de MYSTIC, le programme de collecte des appels téléphoniques révélé par le Washington Post en mars dernier. Pour mettre en place leur espionnage géant, les Etats-Unis se servent de leur contrôle des prestataires américains qui installent les appareils et logiciels que des gouvernements étrangers commandent pour réaliser des écoutes téléphoniques légales, chez eux, à des fins de police et de justice.

L'article de The Intercept précise que le programme MYSTIC est déployé dans cinq pays. Trois pays où seules les métadonnées (beaucoup plus parlantes qu'on l'imagine) des appels téléphoniques sont collectées. Et deux pays où le programme SOMALGET est déployé, les Bahamas... et un autre pays dont le nom est tenu secret par le média (le nom peut laisser penser qu'il s'agit de la Somalie où se trouvent des groupes terroristes rattachés à al-Quaïda, mais ce peut être trompeur).

"Une censure raciste"

"The Intercept ne le nomme pas en réponse à des inquiétudes spécifiques, crédibles, que le fait pourrait conduire à une violence accrue", explique le site de Glenn Greenwald, le journaliste qui est à l'origine de la plupart des révélations faites à travers lui par Edward Snowden.

Mais ce choix de s'auto-censurer a provoqué la colère de Wikileaks. "Le fait est que Firstlook (l'éditeur de The Intercept, nldr) agit comme une bande de racistes qui croient que les citoyens de pays dominés par les Américains n'ont pas de droits", a réagi le site de Julian Assange au cours d'une conversation très tendue entre lui et Glenn Greewald.

"Quand est-ce qu'une vraie information publiée a blessé des innocents ?", demande Wikileaks. "Répéter ce faux élément de langage du Pentagone va être préjudiciable à tous les éditeurs" :

Wikileaks estime que ne pas dire quel est cet autre pays dont les habitants sont tous sur écoute "normalise les censures qui privent tous les citoyens de leurs droits".

Finalement, alors qu'il est censé ne pas détenir les documents d'Edward Snowden, Wikileaks a annoncé qu'il révélerait le nom de cet autre pays d'ici 3 jours, assumant lui-même le risque des conséquences qu'une telle révélation peut avoir (les USA craignent probablement les représailles auprès des ambassades et des Américains sur place):

L'information pourrait avoir été obtenue par l'activiste Jacob Appelbaum, membre de Wikileaks et lui-même à l'origine de certaines révélations dans la presse allemande sur les programmes de surveillance de la NSA. Il est un ami de Laura Poitras, co-auteur de l'article de The Intercept, et détentrice des documents de Snowden.