Sur ordre de Trump, les États-Unis ont mené plusieurs attaques DDoS contre les hackeurs nord-coréens
Si Donald Trump a promis, début août 2017, le « feu et la furie » à la Corée du Nord, quitte à faire craindre une escalade des tensions entre les deux pays, il a en réalité pris des mesures contre le régime de Kim Jong-un peu après son entrée en fonction. Comme le révèle le Washington Post, le président américain a ordonné, dès mars 2017, au service militaire Cyber Command de mener des attaques DDoS (par déni de service) contre les serveurs du Reconnaissance General Bureau (RGB), l'agence d'espionnage nord-coréenne.
Cette cyber campagne s'inscrivait, plus largement, dans une série de sanctions contre la Corée du Nord, les États-Unis ayant notamment demandé à leurs diplomates d'inciter tous les interlocuteurs étrangers rencontrés à couper tout lien avec le régime de Pyongyang.
Une stratégie à double tranchant ?
Selon une source anonyme bien informée, l'administration Trump a d'abord joué la carte du dialogue et de l'apaisement : « En tant que nouvelle administration, nous faisions tout pour inciter la Corée du Nord à s'asseoir et à discuter, à adopter une approche différente. Nous avons clairement indiqué que la porte était ouverte au dialogue avant que le président n'adopte cette stratégie, mais la Corée du Nord a continué à envoyer des missiles et à enlever des Américains pour les garder en otages... »
La cyber opération entamée en mars 2017 par les États-Unis devait s'achever ce dimanche 1er octobre. Et la campagne a visiblement été efficace puisque plusieurs hackeurs nord-coréens se seraient plaints de l'impossibilité de se connecter à Internet. À défaut de confirmer cette série d'attaques par déni de service, une source anonyme témoigne : « Ce que je peux vous dire, c'est que la Corée du Nord a elle-même été coupable de cyber attaques, et que nous prenons toutes les mesures appropriées pour défendre notre réseau et nos systèmes. »
Pour Eric Rosenbach, ancien responsable des services cyber du Pentagone sous l'administration Obama, l'opération est à double tranchant : « Elle a l'avantage de prouver notre position plus agressive aux nord-coréens. Mais elle présente aussi le risque d'une escalade et d'une cyber contre-attaque nord-coréenne. » À ses yeux, le secret de cette opération « clairement militaire » ne se justifie pas non plus : « Le département de la Défense devrait l'assumer. »
La Corée du Nord s'est récemment exposée à de nouvelles sanctions internationales, après son prétendu essai réussi d'une bombe H, début septembre. La dictature de Kim Jong-un est par ailleurs soupçonnée de cibler les bitcoins pour pallier l'impact économique de ces mesures.